Gemplus fixera le sort de Marc Lassus le 22 octobre

Cela fait plusieurs jours que des rumeurs évoquent l'éviction de Marc Lassus, le fondateur de Gemplus. On sait maintenant que son cas sera débattu le 22 octobre prochain. Le conseil d'administration qui s'est réuni lundi a en effet convoqué une assemblée générale extraordinaire à cette date. Plusieurs points sont à l'ordre du jour, dont "la révocation de Mr Lassus et de Mr Takieddine de leurs postes d'administrateurs de Gemplus", précise un communiqué de presse. Car le torchon brûle au sein du conseil du producteur de cartes à puce.Il est tout d'abord reproché à ces deux hommes d'avoir "manqué à leur devoir de loyauté et de réserve" et de n'avoir pas agi "dans le meilleur des intérêts de la société". Il est aussi reproché à Marc Lassus un prêt que lui avait consenti une filiale de Gemplus, s'élevant à "78 millions d'euros dont 5 millions d'intérêts courus". Selon le conseil d'administration, Marc Lassus "n'a assuré le conseil d'administration, ni de sa volonté, ni de sa capacité à rembourser ce prêt", puisqu'il a refusé de nantir ses actions.Du côté de Marc Lassus, qui a été évincé de la direction fin 2001, le débat est porté sur un autre terrain. Avec Ziad Takieddine, ils forment le bras européen du conseil d'administration et reprochent à Texas Pacific Group (26% du capital) de vouloir mettre la main sur la technologie de la carte à puce afin de la transférer outre-Atlantique. Bien entendu, l'arrivée récente d'Alex Mandl à la tête de Gemplus n'a rien arrangé. Car il est considéré comme un homme de TPG et surtout il a été administrateur d'In-Q-Tel, fonds d'investissement de la CIA, sur lequel pèsent des soupçons de pillage technologique en faveur des Etats-Unis.Marc Lassus n'est d'ailleurs pas le seul à émettre des doutes. L'inquiétude s'est étendue aux syndicats et même à l'armée. Comme le révélait La Tribune, lundi, la Direction de la protection et de la sécurité de la défense a inspecté récemment les locaux du groupe. Selon des sources concordantes, les militaires français craignent la récupération de certaines applications de cryptage des télécommunications, développées conjointement par Gemplus et Thomson (voir ci-contre).Bref, alors qu'après les lourdes tensions sociales de l'an passé le calme semblait revenu, les semaines à venir pourraient bien s'avérer agitées pour la société originaire de Gemenos.En attendant, la Bourse se détourne du titre qui ce mardi recule de 11,63% à 0,38 euro, portant son repli annuel à 86%. Il faut dire que le groupe souffre aussi d'un marché des télécommunications toujours en berne. D'ailleurs, son concurrent Oberthur Card Systems cède quant à lui 84% sur l'année.
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