Le plan de sauvetage de France Télécom décidé ce soir par le conseil d'administration

Deux mois après son arrivée à la tête de France Télécom, Thierry Breton devait présenter mercredi soir, à partir de 17 heures, sa copie à ses administrateurs. Ce n'est toutefois que jeudi matin, au moment où il affrontera analystes financiers et journalistes, que le PDG devrait rendre public son plan de sauvetage de l'opérateur.On devrait donc à cette occasion y voir un peu plus clair sur l'avenir du groupe, qui a fait l'objet de nombreuses rumeurs au cours des dernières semaines. Néanmoins, Thierry Breton ne devrait pas dans l'immédiat répondre à toutes les questions que se posent les actionnaires ou encore les salariés. Comme l'ont rappelé récemment certains de ses proches, le but est "d'esquisser les lignes directrices et de fixer les objectifs à atteindre pour remodeler France Télécom d'ici à trois ou quatre ans". Bref, il ne devrait pas y avoir d'annonces fracassantes. Notamment sur les effectifs.Mardi, Thierry Breton a en effet rencontré les syndicats et il leur a assuré qu'il ne présenterait pas de plan mais seulement une dynamique. "Il reste au niveau des principes et de la méthode", a déploré Jacques Lemercier, secrétaire général de FO Communication. Fin novembre, le groupe avait démenti préparer 45.000 suppressions de postes comme l'affirmait un article de presse. Il devrait donc simplement confirmer ce qu'il avait déjà dit à cette occasion: à savoir que les départs naturels et volontaires devraient conduire à une réduction d'effectifs de 20.000 personnes sur trois ans.Les observateurs n'espèrent pas non plus obtenir de détail et de calendrier sur l'augmentation de capital et sur les cessions d'actifs envisagées. Le groupe se contentera certainement de distiller au marché quelques éléments sur les orientations générales.Dès lors, le discours devrait se cantonner à deux thèmes principaux. D'une part, il devrait préciser les modalités du soutien apporté par l'Etat. "Le gouvernement participera activement au plan de redressement", a rappelé mardi Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie. Concrètement, l'Etat devrait faire une avance d'actionnaire de neuf milliards d'euros, via une structure intermédiaire (vraisemblablement l'Erap). De quoi permettre au groupe d'honorer ses engagements, de 15 milliards d'euros en 2003, et lui éviter une crise de liquidité. En outre, cette solution reporterait à des jours meilleurs l'augmentation de capital jugée inévitable.Parallèlement, Thierry Breton devrait faire part de ses réflexions sur la manière de réduire les coûts de l'entreprise. A cet égard, le Wall Street Journal indiquait la semaine dernière que l'opérateur aurait l'intention d'économiser 2 milliards d'euros dans l'UMTS, auxquels s'ajouteraient 2 milliards de réductions de coûts supplémentaires dans la mise à jour et l'extension de ses réseaux.Enfin, en marge des éléments financiers, ce conseil d'administration pourrait aussi être l'occasion pour le groupe d'annoncer l'arrivée de nouveaux dirigeants. La nomination de Franck Dangeard, ancien bras droit de Thierry Breton chez Thomson, au poste de directeur général semble notamment acquise.Avant ce qui peut faire figure de test pour Thierry Breton, le marché se montre prudent. L'action recule de 2,84% à 16,40 euros, mercredi soir. Il faut dire qu'elle a déjà bien réagi à l'arrivée du nouveau PDG (sa valeur a plus que doublé depuis le début du mois d'octobre). Par conséquent, sa valorisation actuelle incite plusieurs analystes à la prudence.
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