Infogrames poursuit son rebond

"Volatilité" est le mot parfaitement adapté lorsque l'on veut caractériser le parcours de l'action Infogrames depuis une semaine. Violemment attaquée par le marché après les résultats annuels du jeudi 19 septembre, elle a en effet perdu 60% de sa valeur en quatre séances, cédant même plus de 30% sur la seule journée du 19 (voir ci-contre). Mais si le plongeon a été rapide, le rebond qu'elle opère actuellement l'est tout autant. Après les 31% regagnés mercredi dernier et les 41% de jeudi, elle progresse encore de 14,55% à 2,52 euros ce vendredi à la clôture.Certes, comme le marché dans son ensemble, elle bénéficie du classique rebond technique consécutif à une dégringolade. Mais ce n'est pas tout. Selon certains opérateurs, le titre est également porté par un article de presse évoquant de prochaines suppressions d'emplois. Dans leur édition de vendredi, Les Echos annoncent que l'éditeur s'apprête à supprimer 280 emplois en France. Le quotidien précise qu'un comité d'entreprise extraordinaire a été convoqué pour le 1er octobre. Ce qu'a confirmé, sans plus de précision, la société. Ces 280 emplois représentent environ 60% des effectifs du groupe dans l'Hexagone.Selon l'auteur de l'article, ces suppressions seraient justifiée par le fait que "des salariés sont aujourd'hui employés à ne rien faire car certains développements de jeux ont été arrêtés". D'ailleurs, pour Laurent Ducoin, analyste chez CIC Securities cité par Reuters, la mesure envisagée "se traduirait par une refonte totale de l'organisation du groupe et le recours à l'externalisation du développement des jeux".Outre ces possibles restructurations, certains mettent aussi en avant l'intérêt spéculatif que peut maintenant susciter la société. C'est le cas de Fideuram-Wargny qui parle d'un "ramassage important sur le titre" depuis quelques jours. Bref, les volumes d'échanges constatés "laissent à penser que quelqu'un s'intéresse de près à Infogrames. (...) Rappelons que des acteurs comme Sega et Microsoft ont toujours fait part de leur intérêt pour le groupe", souligne une note de vendredi matin.D'ailleurs, une OPA paraît tout à fait envisageable à l'analyste du bureau parisien. Le flottant est large (65%). Et les dirigeants, qui détiennent 16% du capital, auraient perdu leurs droits de vote doubles depuis l'hiver dernier, croit savoir Fideuram-Wargny. Néanmoins, il ajoute que la marge de manoeuvre d'un acquéreur inamical serait réduite, l'obligeant à proposer un prix attractif.Selon l'analyste, Infogrames en tant que cible pourrait valoir de 5,6 à 7,6 euros par titre si l'on se réfère aux éditeurs américains, lesquels se paient de 1,25 à 1,5 fois leur chiffre d'affaires de l'année en cours.Toutefois, Fideuram-Wargny met en garde contre le fait que si Infogrames reste seul, sa valorisation ne peut bien évidemment être la même. Car, dans cette hypothèse, il faut tenir compte "des pressions dues à la dette convertible et à l'incapacité du groupe de rembourser en totalité d'ici 2005".
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