Gemplus officialise 1.000 suppressions d'emplois

Le chiffre qui circulait depuis le week-end a bien été confirmé lundi matin dans un communiqué. Ce sont finalement quelque 1.000 postes (soit 15% des effectifs) qui vont être supprimés par Gemplus dans le cadre du plan stratégique de son nouveau directeur général, Alex Mandl.Sur ce "millier d'emplois", 483 concerneront directement les sites français, qui emploient au total 2.200 personnes. "En France, le plan de restructuration ne donnera lieu à aucune fermeture de site et les volumes de production seront comparables à ceux de 2002. Par ailleurs, la recherche et développement en France est confirmée dans son rôle de coeur technologique de Gemplus avec notamment l'ouverture du nouveau site de La Ciotat", précise le groupe.Le but est bien entendu de rendre à Gemplus sa rentabilité passée. Grâce à ces allègements, Gemplus compte économiser 100 millions d'euros en année pleine et "cumulées avec le plan de restructuration de 2002, les économies générées devraient dépasser 200 millions d'euros avec un impact total prévu au cours de l'exercice 2004".Il s'agit pour Gemplus de la deuxième restructuration en moins d'un an. En début d'année, il avait déjà annoncé la suppression de 1.140 postes (dont 416 en France). Un plan qui est toujours en cours mais n'a pas suffi à contrecarrer les effets désastreux de la crise des télécommunications sur le groupe.Du côté des représentants des salariés, on déplore le "gâchis" et l'absence de "vraie stratégie". Les syndicats craignent en outre les délocalisations. "Si on ne fait rien, la production ira en Pologne et la recherche et développement à Singapour", a déclaré à l'AFP Thierry Dufaut de la CFTC. Après avoir connu il y a dix jours la première grève généralisée de son histoire, Gemplus pourrait donc bien avoir à faire face à de nouveaux arrêts de travail. Une intersyndicale doit se réunir prochainement pour décider de la marche à suivre. Mais dès ce week-end, un syndicaliste joint par Reuters prévenait qu'il fallait s'attendre à une "action forte".Si la grogne monte peu à peu chez les salariés, les investisseurs se montrent en revanche séduits par les promesses d'amélioration de la rentabilité. En fin d'après-midi, l'action progresse de 4,35%, à 1,20 euro. Le titre s'était également distingué au cours de la semaine dernière, soutenu par des perspectives de modification de son actionnariat, alors que Marc Lassus, le fondateur de Gemplus, a cédé ses 10% du capital à Sagem. Une opération qui devrait conduire, comme le souhaite l'actionnaire principal TPG (25%), à la démission de Marc Lassus de son poste d'administrateur. "J'ai accompli ma mission en faisant entrer Sagem au capital", a-t-il déclaré (voir ci-contre).Alex Mandl prêt à renégocier sa rémunérationInterrogé par l'AFP sur une possible révision de ses conditions de rémunération, le directeur général a indiqué: "je suis prêt à l'envisager. Je ferai quelque chose d'ici l'assemblée générale extraordinaire du 19 décembre." Alors que le groupe traverse des turbulences, le package salarial d'Alex Mandl avait en effet suscité la grogne des syndicats. Le contrat, qui n'a pas encore été approuvé, prévoit notamment un salaire annuel de 600.000 euros et un bonus de 120% au maximum.
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