L'avertissement de JDS Uniphase pèse sur Alcatel

Alcatel n'est décidément pas dans une période favorable à la Bourse de Paris. Vendredi, les restructurations annoncées avaient certes permis à l'action de stopper sa chute libre liée à des craintes sur la santé financière du groupe (voir ci-contre) - l'équipementier a en particulier prévu de supprimer 23.000 emplois d'ici à la fin de l'année prochaine. Mais l'embellie aura été de courte durée. Lundi, le titre lâche 14,81%, à 2,30 euros, revenant ainsi sur la totalité des gains de la séance précédente. Bien sûr, tous les doutes n'ont pas été dissipés par le discours d'Alcatel, mais cette fois-ci ce sont plutôt des éléments externes qui pèsent sur la société.D'une part, le titre aurait été dégradé par JP Morgan. Selon Reuters qui n'apporte pas plus de précisions, l'intermédiaire aurait en effet ramené de 6 à 2,5 euros sa valeur d'équilibre pour Alcatel. Par ailleurs, Standard & Poor's a placé sous surveillance les notations du groupe. L'agence de notation craint d'avoir à baisser, d'un cran ou plus, les notes à long terme (actuellement BB+) compte tenu de la "sévère dégradation des conditions de marché".Enfin, après les avertissements de Lucent et de Nortel (voir ci-contre), JDS Uniphase a lui aussi fait part de ses inquiétudes quant à la faiblesse persistante du marché des télécommunications. L'équipementier pour réseaux optiques a ainsi averti que le chiffre d'affaires de son premier trimestre 2002/2003 (juillet-septembre) ne serait pas de 200-210 millions de dollars mais plutôt de 190-200 millions de dollars. Cette révision en baisse apparaît d'autant plus préoccupante que la précédente estimation semblait déjà faible par rapport au trimestre précédent, où les ventes étaient ressorties à 222 millions de dollars. En comparaison séquentielle (d'un trimestre sur l'autre), le groupe devra donc constater pour la septième fois un repli de ses ventes trimestrielles.Pour affronter ce climat morose, des restructurations ont déjà été annoncées en juillet dernier par JDS (voir ci-contre) afin de ramener son seuil de rentabilité entre 260 et 270 millions de dollars de chiffre d'affaires par trimestre, contre 300 millions pour son précédent objectif.Ces efforts seront toutefois insuffisants pour que le groupe soit bénéficiaire. Ce lundi, JDS a d'ailleurs confirmé son objectif de perte de 6 à 8 cents par action pour le trimestre clos à fin septembre.Bref, dans un contexte où les investisseurs sont encore très nerveux, une telle annonce n'arrange en rien les affaires d'Alcatel. Même si son PDG, Serge Tchuruk, a déclaré dans Le Monde de samedi dernier: "s'il n'y a qu'un survivant à la crise des équipementiers, ce sera Alcatel".
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