Les industriels s'inquiètent des conséquences de la crise boursière

A l'image de leurs collègues allemands ou italiens, les industriels français commencent à douter de la conjoncture, malgré une bonne résistance de la consommation en juin. Ainsi l'indice Insee de confiance dans l'industrie pour le mois de juillet montre un affaissement de deux points de l'indicateur synthétique à 98. La confiance des industriels français repasse donc sous la barre des 100 et retrouve son niveau d'avril. Cette dégradation du moral des industriels s'explique d'abord par un ralentissement de leur propre activité. Le sous-indice mesurant la production passée, c'est-à-dire l'évolution récente de l'activité, recule ainsi de 6 points passant de -1 à -7. Un recul sans doute dû à la dégradation des exportations. La hausse de l'euro, l'apathie continuelle de l'économie allemande et l'arrêt du léger réinvestissement américain expliquent cette évolution négative.Mais c'est surtout l'avenir qui inquiète les industriels de l'Hexagone. Certes l'indice des perspectives personnelles de production reste positif, signalant qu'une majorité de chefs d'entreprise estime encore que leur production devrait s'améliorer dans les mois qui viennent. Cet indice recule cependant d'un point à 5, son plus bas niveau depuis février dernier. Le recul de l'indice des perspectives générales de production est nettement plus sensible, puisqu'il chute de 14 points à -16, ce qui est son plus bas niveau depuis mars dernier. Les industriels sont apparemment particulièrement préoccupés par l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis et par les conséquences de la crise boursière.Cette inquiétude est d'autant plus vive qu'elle a commencé à se faire sentir sur les carnets de commandes. L'indice des carnets de commandes globaux recule de 2 points à -19, malgré une légère remontée des carnets de commandes à l'exportation (+1 point à -10). Un signe que l'incertitude qui gagne les entreprises limitent leurs dépenses et leurs investissements, ce qui est un mauvais signe pour la croissance hexagonale.Cette enquête confirme que la crise financière américaine pourrait bel et bien, et malgré les dénégations du gouvernement, avoir des conséquences concrètes sur la conjoncture française. Le mauvais moral des industriels risque en effet de retarder le retour à l'investissement dont Francis Mer entrevoyait pourtant hier "des signes". L'indicateur avancé de l'Insee publié à partir de cette enquête confirme ce risque. A -0,4 en juillet contre 1 en juin, il prouve que le climat économique pourrait se dégrader dans les mois qui viennent en France.
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