Francis Mer défend son collectif budgétaire à l'Assemblée

Baptême du feu à l'Assemblée nationale pour le ministre de l'Economie et des Finances Francis Mer. L'ancien président du premier groupe sidérurgique mondial est monté ce matin à la tribune pour la première fois afin de défendre son projet de loi de finances rectificative.Francis Mer a commencé son intervention par une défense de la baisse de l'impôt sur le revenu (IR) de 5% initiée dès cette année. Dans un contexte conjoncturel plutôt morose (la croissance devrait, selon le ministre, se situer entre 1,4% et 1,5% en 2002), la baisse de l'IR est un stimulant nécessaire si l'on en croit le gouvernement. Francis Mer y voit ainsi un moyen de "conforter le rétablissement du pouvoir d'achat et la confiance des ménages". Un élément qui pourrait profiter à la croissance "à hauteur d'un dixième de point à l'horizon 2003". Pour Francis Mer, cette baisse est surtout "une première étape dans la baisse des impôts et des charges qui permettra de redynamiser notre potentiel d'offre à moyen terme". Les députés de la majorité ont d'ailleurs demandé instamment que dès 2003, la baisse d'impôt s'accompagne d'une baisse des charges sociales pour les bas salaires. Dans son discours, Francis Mer a essayé de prendre de vitesse une opposition qui pourrait être tentée de revenir sur la cacophonie de la semaine passée où le ministre de l'Economie et celui du Budget avaient aligné des déclarations contradictoires sur la poursuite de la baisse de l'impôt sur le revenu. Francis Mer l'a donc confirmé : la baisse de 5% de l'IR est "un premier pas vers l'objectif de baisse de 30% en 5 ans". La promesse du candidat Chirac reste donc d'actualité, mais le calendrier de son application demeure flou.Enfin, Francis Mer a refusé de se voir imputer la responsabilité du déficit budgétaire. "Il s'agit plus d'un exercice de constatation que d'un acte de création politique", a affirmé le ministre de l'Economie pour qui ce collectif "ne traduit pas les priorités du gouvernement". Pour l'ancien président d'Arcelor, il s'agit de "restituer au budget sa sincérité". Une sincérité perdue, selon lui, sous le précédent gouvernement qui "a laissé perdurer une loi de finances initiale inexacte".Evidemment, l'opposition a vivement attaqué ce projet de collectif budgétaire et particulièrement la baisse de l'IR. L'ancien rapporteur général du budget, Didier Migaud, a dénoncé "une mesure injuste, clientéliste et économiquement inefficace". Selon lui, cette réduction d'impôt favorisera d'abord les plus riches. "10% des contribuables les plus aisés vont capter 70% de la baisse, 1% des foyers captera 30% de la baisse, alors que 50% des foyers, ceux qui ne sont pas imposable, ne toucheront rien", a-t-il expliqué.Le député socialiste considère par ailleurs que la loi de finances rectificative est "un 'best of' des manoeuvres budgétaires". "Selon nos estimations, la charge supplémentaires que fait peser le gouvernement Raffarin sur le budget de l'Etat et qu'il impute à son prédécesseur est d'environ 9 milliards d'euros", a indiqué Didier Migaud dans sa réponse à Francis Mer. "Si vous n'aviez pas procédé à ces manoeuvres, le déficit en fin d'année serait davantage de l'ordre de 37 milliards d'euros que de 46", a accusé le député de l'Isère.
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