Les industriels prévoient un recul de la demande au troisième trimestre

Après l'indicateur mensuel du climat des affaires dans l'industrie publié hier, l'enquête trimestrielle dans l'industrie de l'Insee publiée aujourd'hui permet de faire le point sur l'évolution à moyen terme de l'industrie hexagonale. Ce sont pourtant les mêmes conséquences qui s'en détachent : la situation actuelle est plutôt bonne, mais les perspectives restent incertaines.Ainsi, les industriels remarquent une nette amélioration de la demande globale française au cours du deuxième trimestre. Le solde des réponses entre les chefs d'entreprise de l'industrie manufacturière satisfaits de la demande et les insatisfaits est de -5 en juillet contre -10 en avril et -30 en décembre. Il y a donc une nette amélioration, même si les insatisfaits restent plus nombreux. Cette amélioration s'appuie notamment sur une progression de la demande liée à l'investissement : celle des biens intermédiaires et des biens d'équipements. Le solde dans le premier de ces deux secteurs passe en trois mois de -12 à -3, grâce à la forte hausse de la demande étrangère (dont le solde, pour ce secteur, passe de -6 à +3). Pour les biens d'équipement, la hausse du solde d'opinion est de 7 points à -17, avec une progression de 11 points du solde concernant la demande étrangère à -27. Les industriels français ont donc bien bénéficié de la tentative des entreprises américaines de reprendre leurs investissements. En termes de biens de consommation, la tendance reste évidemment à la hausse. Le solde d'opinion pour ce secteur passe de -6 à -5 en trois mois et celui concernant l'automobile passe de 21 à 27, retrouvant son niveau d'avril dernier. Il faut dire que, là encore, les industriels français ont bénéficié de la hausse de la demande étrangère (le solde concernant la demande externe en biens de consommation passe dans le vert à +13 en juillet contre -2 en avril) et de la solidité de la consommation des ménages français.En revanche, les industriels sont nettement moins optimistes pour le trimestre en cours qu'au précédent. Le solde d'opinion concernant l'évolution de la demande globale en produits manufacturés passe ainsi de +6 à 0. Si les industriels comptent désormais sur une reprise de l'investissement aux Etats-Unis puisque le solde d'opinion sur l'évolution de la demande en biens d'équipement passe de -7 à +1 grâce à la demande externe (solde passant de -20 à +3), ils s'attendent à un effondrement de la consommation. Pour la première fois depuis octobre, le solde d'opinion sur l'évolution de la demande en automobiles baisse et devient négatif (-5 contre +25 en avril) et celui concernant la demande en biens de consommation recule à +1 contre +7 en avril.Evidemment, les causes de cette déprime sont connues : baisse des marchés américains, hausse de l'euro, craintes concernant la conjoncture outre-Atlantique. Les conséquences en France pourraient être une reprise des suppressions d'emploi. Ainsi, le solde d'opinion concernant l'évolution prévue des effectifs dans l'industrie manufacturière se stabilise après s'être nettement amélioré en avril. Dans certains secteurs, comme l'automobile ou les biens de consommation, ce solde recule, signe que l'emploi devrait bien être la première victime de l'inquiétude des industriels français. Cette étude confirme donc celle d'hier. Le troisième trimestre devrait marquer un ralentissement de la reprise française. Au regard de la faiblesse de la croissance actuelle, cette situation est une mauvaise nouvelle pour un gouvernement qui a fixé son déficit budgétaire sur une prévision de croissance pour 2002 de 1,5%. Hier, le FMI a estimé, compte tenu de la décélération actuelle, que la croissance française ne devrait pas dépasser 1,3% cette année.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.