Raffarin admet que la France n'atteindra pas les 3% de croissance en 2003

Une reprise qui se fait attendre et ce sont tous les scenarii de croissance élaborés ici ou là qui s'effondrent. Jean-Pierre Raffarin en fait l'amère expérience. Le Premier ministre français a admis publiquement ce matin que l'hypothèse officielle d'une croissance de 3% l'an prochain n'était pas réaliste. Se refusant à donner un pronostic précis, il néanmoins voulu insufler un peu d'enthousiasme à des Français quelque peu déprimés par la hausse continue du chômage. Jean-Pierre Raffarin a ainsi exhorté ses concitoyens à ne pas sombrer dans la "sinistrose", "car on aura plus de croissance en 2003 qu'en 2002", a-t-il souligné, en promettant notamment "qu'on va reprendre la création d'emplois". Selon Jean-Pierre Raffarin, la croissance repart de l'avant et elle devrait être l'an prochain supérieure à celle de 2002, "peut-être même" du double. L'Insee ayant annoncé qu'elle va réviser à la baisse sa prévision de croissance actuellement à 1,4% pour 2002, on peut estimer que le gouvernement Raffarin table désormais sur hausse du PIB de l'ordre de 2 à 2,5% l'an prochain. La France n'est pas la seule à connaître un net ralentissement de son activité. Le phénomène est général dans la zone euro. L'Office européen des statistiques (Eurostat) a indiqué ce matin que la croissance du produit intérieur brut de la zone euro a ralenti à 0,3% au 2ème trimestre 2002 par rapport au trimestre précédent (0,4%, chiffre révisé). Si la consommation des ménages a enregistré une reprise entre avril et juin (+0,4%), il n'en est pas de même pour les investissements. Ces derniers sont en recul pour le sixième trimestre d'affilée (-0,8%). Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que la Commission européenne ne révise ses prévisions pour les trimestres à venir. Bruxelles table désormais sur une croissance au troisième trimestre 2002 comprise entre 0,3 et 0,6%, soit une baisse de 0,3 point par rapport à sa précédente fourchette en date du 8 août."La raison de ce nouvel abaissement de la prévision de croissance est la détérioration de plusieurs indicateurs" comme l'indice de confiance dans les secteurs du commerce de détail et de la construction, explique la Commission qui relève que par contraste, "les conditions monétaires sont favorables". Pour le dernier trimestre 2002, Bruxelles prévoit une croissance également comprise entre 0,3 et 0,6%. Pour l'ensemble de l'exercice, la zone euro devrait donc afficher une croissance très inférieure à son potentiel. Selon le ministre belge de l'Economie et des Finances. Didier Reynders la croissance économique au sein des Douze de la zone euro cette année s'élèvera "plutôt à 1% qu'à 1,4%". L'annonce officielle de cette révision devrait intervenir ce week-end lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances des Quinze à Copenhague. Ces propos confirment ceux tenus hier par le porte-parole de Pedro Solbes, commisssaire européen aux Affaires économiques et monétaires. Celui-ci expliquait en effet que la Commission continuait de croire à une accélération de la croissance en fin d'année, mais que celle-ci sera "plus modeste" qu'initialement prévue et reste soumise à de lourdes incertitudes.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.