Berlin échappe au carton jaune sur ses déficits publics

L'honneur est sauf pour l'Allemagne. Contrairement à la recommandation émise par Bruxelles, la première économie de la zone euro, tout comme le Portugal, ne se verront pas adresser d' "avertissement préventif" pour risque de dérapage de leurs déficits publics. Cette procédure, prévue par le Pacte de stabilité et de croissance liant les pays de la zone euro, avait été engagée alors que ces deux pays prévoient pour 2002 des déficits publics qui s'approchent du seuil de 3% du Produit intérieur brut (PIB) fixé par le Pacte. En recommandant cet avertissement le 30 janvier dernier, la Commission européenne avait pour objectif d'éviter que l'Allemagne et le Portugal ne franchissent cette ligne jaune. Face à ce rappel à l'ordre qu'elle jugeait injustifié, l'Allemagne s'est mobilisée pour empêcher les pays de la zone euro de suivre la Commission européenne. Berlin est parvenu à ses fins la nuit dernière puisque les ministres des Finances de la zone euro ont trouvé un accord politique fondé sur des engagements de l'Allemagne. Ce compromis a été approuvé ce matin par le Conseil des quinze ministres européens de l'Economie et des Finances. En conséquence, la recommandation de Bruxelles n'a pas été suivie.Afin d'échapper à l'avertissement de Bruxelles, Berlin et Lisbonne ont dû notamment "s'engager à atteindre d'ici 2004 une situation proche de l'équilibre, à condition que la croissance économique suive". Rappelons que la Pacte de stabilité, dont l'adoption avait été imposée par l'Allemagne à ses partenaires pour les contraindre à une stricte discipline budgétaire, a fixé comme objectif celui d'un équilibre budgétaire en 2003-2004. Selon le ministre espagnol de l'Economie et des Finances, Rodrigo Rato, qui rapportait les termes de ce compromis, les deux pays "s'engagent fermement à respecter la limite de 3% (du PIB) fixée pour le déficit public dans le Pacte de stabilité et de croissance". Les deux gouvernements "s'engagent à assurer un suivi très strict de leurs politiques budgétaires, à tous les niveaux de l'administration publique", a-t-il ajouté. Ils devront donc "suivre la trajectoire budgétaire scrupuleusement en 2002", et en particulier, ils ne devront "prendre aucune décision en matière de dépenses susceptible de remettre en cause l'équilibre budgétaire". Ils devront également "affecter toute augmentation de recette à une diminution de la dette publique", a souligné Rodrigo Rato.Ce compromis politique intervenu entre les pays de la zone euro constitue un sérieux revers pour la Commission européenne (voir article ci-contre) et pourrait porter un coup sérieux à la crédibilité du pacte de stabilité ainsi qu'aux mécanismes qui lui sont associés afin d'en assurer le respect. latribune.f
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