La Commission européenne épingle l'Allemagne et le Portugal

/>Bruxelles n'avait guère le choix. Face à la dérive constatée des déficits publics en Allemagne et au Portugal, la Commission européenne a dû se prononcer en faveur d'un "avertissement" adressé à ces deux pays. Bruxelles a agi conformément à une procédure prévue par le Pacte de stabilité et de croisssance liant les pays de la zone euro.Cette décision, qui a été prise à la majorité des 20 commissaires européens, doit maintenant être entérinée - ou non - par le Conseil des ministres de l'Economie et des Finances (Ecofin). Sa prochaine réunion est prévue le 12 février à Bruxelles.L'Allemagne et le Portugal prévoient pour 2002 des déficits publics qui s'approchent du seuil de 3% du Produit intérieur brut (PIB) fixé par le pacte, et le but de l'avertissement prononcé aujourd'hui est d'éviter qu'ils ne franchissent cette ligne jaune. Pour l'heure, Pedro Solbès, commissaire européen en charge de l'Union économique et monétaire, a qualifié de "majeurs" les dérapages de l'Allemagne et du Portugal.Lors d'une conférence de presse, Pedro Solbès a néanmoins souligné que la décision de la Commission "est un pas important qu'il faut toutefois éviter de dramatiser" et d'insister sur l'aspect préventif de la procédure d'alerte préconisée par la Commission afin d'éviter que les déficits ne dépassent le seuil de 3% du PIB. Mais, selon lui, il est "indispensable d'agir actuellement" et d'utiliser les instruments existants car la "crédibilité du pacte de stabilité est en jeu". Pedro Solbes a par ailleurs indiqué que la France et l'Italie n'avaient pas non plus tenu leurs objectifs en matière budgétaire mais que, le dérapage étant moins important qu'en Allemagne et au Portugal, le déclenchement du mécanisme d'alerte n'avait pas été suggéré par la Commission. La réponse de Berlin ne s'est pas faite attendre. Hans Eichel, ministre des Finances du gouvernement allemand, a déclaré que son pays devrait connaître un redressement économique cette année et s'engageait à ne pas augmenter son endettement car cela remettrait en cause son adhésion aux critères du traité de Maastricht. "Tout ce qui pourrait accroître la dette remettrait gravement en cause notre adhésion à l'objectif d'un déficit de 3% (du PIB) défini dans le Pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne", indique-t-il dans un communiqué. Pour 2002, l'Allemagne a revu en hausse sa prévision de déficit public, la portant à 2,5% contre 2% précédemment.Le Pacte de stabilité laisse les Etats concernés par un éventuel avertissement libres de déterminer les mesures à prendre afin de remédier à leurs problèmes de déficits. Ce texte se borne à fixer comme objectif celui d'un équilibre budgétaire en 2003-2004. Hans Eichel a par ailleurs confirmé que le gouvernement avait ramené sa prévision de croissance pour 2002 de 1,25 à 0,75%, tout en ajoutant que cette prévision ne reflètait pas la vigueur du redressement attendu dans le courant de l'année. "La situation défavorable de la fin de l'année dernière implique que le taux de croissance moyen de 0,75% ne témoigne pas du net renouveau économique de cette année". latribune.f
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