Le moral des Américains de nouveau en baisse

L'indice de confiance des consommateurs américains pour le mois de février s'est inscrit en net repli, perdant 3,7 points pour s'établir à 94,1, a annoncé mardi après-midi l'institut de conjoncture Conference Board. Cette annonce constitue une déception. Le consensus des économistes portait sur un léger repli de l'indice à 97, contre 97,3 (chiffre provisoire) en janvier.Ce recul intervient après deux mois consécutifs de hausse, dont une forte progression de 9,7 points en décembre par rapport au mois précédent. Et en janvier, l'indice avait gagné 3,2 points en données révisées (au lieu des 2,7 points de hausse initialement prévus), à 97,8. Commentant ces chiffres, le Conference Board a toutefois précisé qu'ils ne signifiaient pas forcément que la consommation allait baisser. "Même si la confiance a chuté par rapport à ses niveaux de janvier, les deux composantes de l'indice continuent à annoncer un bon niveau de dépenses des consommateurs dans les mois à venir, a affirmé Lynn Franco, directeur du Centre de recherche du Conference Board, le consommateur continuera à dépenser de façon soutenue pendant que l'économie s'orientera vers la reprise". Une précision d'autant plus importante que ce sont les consommateurs qui ont préservé jusqu'ici les Etats-Unis d'une récession de grande ampleur. A court terme, en tout cas, la détérioration de la confiance des Américains peut être attribuée à plusieurs causes dont la dégradation de la situation de l'emploi ces derniers mois. Même si le taux de chômage s'est récemment légèrement amélioré, retombant à 5,6% en janvier contre 5,8% en décembre, la proportion d'Américains estimant qu'il est difficile de trouver du travail a légèrement augmenté, selon l'enquête du Conference Board. La chute des marchés boursiers qui ampute le patrimoine des épargnants a pu également jouer. Et la baisse de l'indice reflète aussi peut-être la première manifestation de l'impact du scandale Enron sur le moral des Américains.Faisant apparaître toutes sortes de pratiques douteuses, voire frauduleuses, l'effondrement du courtier en énergie texan, considéré ces dernières années comme le symbole de la réussite dans le monde des affaires, porte un rude coup à l'image que les Américains se font de leurs entreprises, de l'honnêteté de leurs dirigeants et de l'ensemble des mécanismes de contrôle. Par là même, elle suscite des inquiétudes quant à la sécurité de leur épargne et de leurs retraites (les salariés d'Enron ont vu leur caisse de retraite, investie essentiellement en actions Enron, complètement ruinée du jour au lendemain).Cette mauvaise nouvelle prend ainsi à rebours l'annonce très positive faite lundi par General Motors, qui a relevé ses prévisions de bénéfices sur l'ensemble de l'année 2002, se déclarant "de plus en plus optimiste pour l'industrie américaine".Face à ces signaux contradictoires, il faudra attendre demain pour y voir plus clair, avec d'une part la publication des commandes de biens durables aux Etats-Unis et d'autre part et surtout, l'intervention d'Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale, devant la Chambre des représentants, où il présentera ses vues sur l'état de l'économie.Sur les marchés boursiers, la publication de l'indice du Conference Board a fait l'effet d'une douche froide. Le Dow Jones, qui était monté avant cette annonce jusqu'à 10.186,88 points, est ausitôt passé dans le rouge, perdant 0,85% à 10.059,18 points vers 16h30, heure française. Evolution identique pour le Nasdaq qui perdait au même moment 0,42%, à 1.762,41 points. Aussitôt après la publication de l'indice, les marchés européens ont limité leurs gains, l'indice Stoxx 50, qui gagnait plus de 1,15% en début d'après-midi, ne progresse plus que de 0,67% à 3.512,95 points vers 16h30.latribune.f
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