L'euro au plus haut depuis janvier 2001

L'euro n'en finit pas de monter sur les marchés des changes. Ou plutôt, pour être plus exact, le dollar n'en finit pas de chuter. A 12h, la monnaie unique s'échangeait contre 95,74 cents, au plus haut depuis janvier 2001. Dans l'après-midi, la monnaie européenne est légèrement retombée. A 17h, elle se situait à 0,9558 dollar. A 21h hier, il fallait 0,9511 dollar pour un euro.Devenue chronique depuis deux mois, la faiblesse du billet vert s'est en effet accentuée dans la matinée après les "profit-warnings" des sociétés technologiques américaines Apple et AMD. Ces mauvais résultats présagent encore d'une journée difficile pour les marchés américains. La tendance à la baisse des Bourses américaines semble entraîner la création d'un dangereux cercle vicieux. Quand les marché baissent, les ménages américains voient leur situation financière se dégrader et limitent leur consommation, ce qui pèse sur la conjoncture et fait de nouveau baisser les marchés actions. Le résultat de cette situation, c'est la fuite des capitaux: les investisseurs vont préférer investir en Europe plutôt qu'aux Etats-Unis, d'autant que les taux d'intérêts y sont plus élevés. La résistance de la Banque du Japon (BoJ) à la hausse du yen est une autre raison de la hausse chronique de l'euro. Les investisseurs ne peuvent se tourner vers la monnaie nippone puisque la BoJ, qui craint pour la compétitivité des entreprises japonaises, intervient régulièrement en achetant massivement du billet vert. A l'inverse, la BCE laisse monter tranquillement la pièce bicolore, ce qui laisse le champ libre aux marchés pour vendre leurs dollars et acheter de l'euro. Ainsi, ce matin, alors que l'euro continuait de grimper, le yen s'effritait face au dollar aux alentours de 124 yens.Jusqu'où descendra le billet vert ? Après les profit-warnings de ce matin et la baisse redoutée de la consommation américaine, les observateurs n'hésitent plus à évoquer la possibilité d'une parité euro/dollar dans les mois qui viennent. D'autant que chacun attend un relèvement des taux de la BCE avant ceux de la Fed. Mais viendra alors le temps de s'interroger sur les conséquences de cette parité pour la fragile croissance européenne.
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