Nouveau record pour le déficit commercial américain

Le déficit commercial américain s'est une nouvelle fois creusé en avril, atteignant un nouveau record à 35,94 milliards de dollars. En mars, le déficit avait déjà atteint 32,47 milliards de dollars, l'aggravation est donc de 10,7%. Les chiffres d'avril ne sont cependant pas réellement mauvais. Ils montrent une économie américaine en phase de reprise qui doit faire appel massivement aux importations pour satisfaire la demande intérieure. Les importations croissent donc de 4,7% à 116,05 milliards de dollars, avec une progression des importations d'automobiles (+5%) et de biens d'équipement (+1,5%). De façon générale, le frémissement industriel américain s'est accompagné d'un fort appel à l'offre étrangère. Les importations de produits manufacturés ont donc progressé de 4,1%. Outre cet appel à l'étranger, les entreprises américaines bénéficient également de la reprise dans les autres régions du monde, mais dans une moindre mesure, puisqu'il existe un décalage entre le rebond américain et celui de ses partenaires comme l'Europe ou le Japon. Les exportations ont néanmoins progressé en avril de 2,15%, notamment pour les biens de consommation, l'automobile et les matériaux industriels. En revanche, les matériels de haute technologie ont réduit fortement leurs ventes à l'étranger (-15%), ce qui est une mauvaise nouvelle pour ce secteur très sensible de l'économie américaine.En termes géographiques, le déficit américain se creuse avec ses principaux partenaires, notamment avec l'Europe. Alors que, jusqu'ici, les échanges américano-européens étaient restés stables, l'excédent commercial européen s'est creusé de 31% à 7,24 milliards de dollars. Ce déficit commercial américain avec l'Europe se rapproche de celui que connaît les Etats-Unis avec la Chine (qui se creuse de 34% à 7,55 milliards de dollars) et dépasse le déficit américain avec le Japon (en progression de 19% à 6,8 milliards de dollars). Ces chiffres sont une bonne nouvelle pour l'activité européenne et japonaise qui peut donc désormais bénéficier d'un appel d'air non négligeable, notamment dans les pays qui, comme l'Allemagne, connaissent une faible croissance de leur demande intérieure. Ce nouveau déficit a évidemment encore une fois fait chuter le dollar devant l'euro. Les marchés s'interrogent en effet sur la capacité des Etats-Unis à financer un tel déficit, qui s'accompagne par ailleurs d'une fuite des capitaux des marchés américains. A 15h, l'euro avait dépassé les 96 cents et se situait à 0,9621 dollar. Et en fin d'après-midi, la monnaie européenne se traitait à 0,9636 dollar à Paris.
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