Surprenante résistance de la croissance américaine

Les Etats-Unis auraient-ils déjà commencé à redresser la tête? On pourrait le croire après la publication cet après-midi de la première estimation du produit intérieur brut américain pour le quatrième trimestre. Ces chiffres font état d'une hausse surprise de 0,2% du PIB, là où les économistes sondés par Reuters attendaient en moyenne une baisse de 1% . Cette progression, qui fait suite à une contraction de 1,3% enregistrée au troisième trimestre, pourrait signifier la fin d'une récession dans laquelle l'économie américaine se débat depuis le mois de mars. Il faut néanmoins rester prudent cette première estimation sera sans doute l'objet de révisions dans les semaines à venir.Sur l'ensemble de l'année 2001, le PIB américain a progressé de 1,1%, sa plus mauvaise performance depuis 1991, année au cours de laquelle il s'était contracté de 0,5%. En 2000, la croissance avait été de 4,1%. Le marché des changes a immédiatement réagi à ces chiffres, sanctionnant l'euro. La monnaie européenne s'échangeait à 0,8614 dollar vers 15 h 30, alors qu'elle valait 0,8661 dollar à la mi-journée. En fin d'après-midi, l'euro cotait 0,863 cents. Sur les marchés d'actions américains, les indices américains ont ouvert en hausse, de 0,13% pour le Dow Jones et 0,22 % pour le Nasdaq, avant de plonger dans le rouge. En fin d'après-midi, le Dow Jones perdait 0,53% et le Nasdaq 1,63%.Ces statistiques, qui permettent à Diane Swonk, économiste chez Bank One, de dire que les Etats-Unis sont "bien positionnés pour une reprise", vont également donner un relief supplémentaire à la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine qui s'achève ce soir. Si cette progression du PIB renforce l'idée dominante selon laquelle la Fed devrait laisser ses taux d'intérêts inchangés à 1,75%, elle alimente surtout les spéculations sur les commentaires qui assortiront ce probable statu quo monétaire. Pour Diane Swonk, "il y a des chances pour que ses responsables parlent maintenant d'un équilibre entre les risques de récession et les chances de reprise".Une fois de plus, la consommation des Américains a été le fer de lance de l'économie américaine au quatrième trimestre. Les dépenses des ménages ont augmenté de 5,4% après avoir progressé de 1,0% au troisième trimestre. C'est leur plus forte hausse depuis celle de 5,9% enregistrée au premier trimestre 2000. Cette bonne tenue de la consommation a surtout été le fait des achats d'automobiles, dopés par les prêts à taux zéro et autres opérations de promotion menées par les constructeurs. L'activité a également été soutenue par le bon niveau des dépenses de consommation des administrations publiques (+9,2%). A l'inverse, l'activité a été pénalisée par la faiblesse récurrente des investissements des entreprises ainsi que par un nouveau fort mouvement de déstockage. A l'avenir, cette liquidation massive des stocks à laquelle ont procédé les entreprises américaines pourrait s'avérer un atout dans l'optique d'un redémarrage rapide de la première économie mondiale. latribune.f
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