La BCE croit en la reprise

A Francfort comme à Paris, les clignotants économiques semblent progressivement passer au vert. C'est en tout cas le sentiment exprimé par la Banque centrale européenne (BCE) dans son rapport mensuel. L'institut monétaire européen estime que "les informations récentes" en matière de conjoncture "confirment le scénario d'une amélioration progressive de l'activité économique dans le courant de l'année". Seuls points d'interrogation, selon les experts de la BCE: à quel moment et avec quelle vigueur ce redémarrage se produira-t-il ? Dans ces conditions, il semble très improbable que les gardiens de l'euro modifient leur politique monétaire dans un avenir proche. La semaine dernière, ils avaient maintenu inchangé le principal taux directeur de la zone euro, à 3,25%. Si de nombreux économistes semblent convaincus que la BCE en a fini avec son cycle de baisse des taux entamé en mai dernier, d'autres craignent que la Banque centrale européenne n'inverse trop rapidement le mouvement. Ils devraient être tranquillisés sur ce point, la BCE soulignant que "les perspectives concernant la stabilité des prix sur le moyen terme sont restées globalement inchangées au cours des dernières semaines". L'institut francfortois se montre ainsi serein après la poussée d'inflation constatée en janvier dans la zone euro (2,5% sur un an contre 2,1% en décembre). Cette hausse est due à des effets exceptionnels qui se dissiperont, assure la Banque centrale selon qui le taux d'inflation dans la zone euro devrait redevenir "nettement inférieur à 2%" cette année. Cet optimisme mesuré de la BCE est partagé par la Banque de France (BdF). Dans la dernière livraison de son enquête de conjoncture, la banque centrale de la deuxième économie de la zone euro revoit en légère hausse son estimation de croissance pour le premier trimestre 2002. Selon les experts de la BdF, le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait progresser de 0,2%, au lieu de 0,1% lors de la dernière estimation. Sous ces hypothèses, l'acquis de croissance pour 2002 à la fin du premier trimestre atteindrait 0,6%, conclut la BdF. Une accélération de la croissance sera donc nécessaire pour que la nouvelle prévision de 1,5% sur l'ensemble de 2002 adoptée par le gouvernement Jospin se vérifie. Cette enquête menée auprès de chefs d'entreprises montre qu'en janvier "l'activité industrielle s'est redressée dans tous les secteurs", et plus particulièrement dans "les industries proches de la consommation des ménages". "Ce rebond résulte d'un rattrapage dû à la nécessité de reconstituer les stocks, après les nombreuses fermetures de sites de production du mois de décembre, mais reflète également l'amélioration, encore mesurée mais réelle, de la demande", explique la banque.Ces prévisions rassurantes, qu'elles viennent de la BCE ou de la BdF, ne permettent pas d'enrayer la glissade de l'euro. La monnaie européenne est repassée sous les 87 cents en début d'après-midi. Depuis hier, le billet vert retrouve de la vigueur à la faveur de bonnes statistiques aux Etats-Unis et notamment la hausse sensible, hors secteur automobile, des ventes de détail en janvier. latribune.f
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