Bush mobilise l'Amérique

" Notre nation est en guerre, notre économie est en récession, et le monde civilisé est confronté à des dangers sans précédent. Mais l'état de notre Union n'a jamais été plus fort. " Voilà les grandes lignes des quarante-sept minutes d'un appel à ne pas relâcher l'effort d'éradication du terrorisme, à garantir la sécurité des Américains sur leur territoire national et à relancer l'économie. Les trois priorités du président pour son premier discours sur l'état de l'Union étaient bien celles annoncées par la Maison Blanche. Et, comme il était également prévu, elles ont fait un triomphe auprès d'une audience qui lui était il est vrai acquise d'avance - George W. Bush a été interrompu 77 fois par des applaudissements.Le président américain a consacré le premier tiers de son allocution à un message martelé avec une grande fermeté : " Notre guerre contre le terrorisme ne fait que commencer. " "Tous les ennemis" des Etats-Unis sont prévenus : " Vous n'échapperez pas à la justice de (notre) nation. "De la découverte de cartes de grandes villes, de centrales nucléaires, ou de monuments américains à la saisie de manuels de fabrication d'armes bactériologiques, le conflit en Afghanistan " a confirmé nos pires craintes et donné l'ampleur de la tâche à venir, " a déclaré George W. Bush. " Il y a encore des dizaines de milliers de terroristes en liberté, nous devons les poursuivre partout où ils se trouvent. " Des camps d'entraînement terroristes existent toujours " dans une douzaine de pays au moins, " a-t-il précisé.Les forces armées américaines sont déjà présentes aux Philippines, en Bosnie et patrouillent au large de la Somalie. Le président américain a dénoncé nommément trois régimes accusés d'encourager le terrorisme ou de menacer les Etats-Unis : la Corée du Nord, l'Iran, l'Irak, avant de prévenir : " Je n'attendrai pas que des événement surviennent alors que le danger continue à monter. " Quant à ceux qui se montreront trop " timides " à l'égard des terroristes qui ont trouvé refuge chez eux, " s'ils n'agissent pas, nous le ferons. " Et cette guerre, a-t-il suggéré, pourrait bien ne pas être terminée au moment où il quittera la Maison Blanche.Les premières seize minutes écoulées, le moment était venu d'aborder la politique intérieure et le budget, des sujets sur lesquels le Congrès a été appelé à mobiliser le même esprit bipartisan que celui manifesté dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. " Quand l'Amérique travaille, l'Amérique prospère. C'est pourquoi mon programme pour la sécurité économique tient en un mot : l'emploi. "Mais si le Congrès apparaît unanime sur les grands principes - adopter un plan de relance qui privilégie l'emploi et la protection sociale -, les modalités continuent de diviser démocrates et républicains. Lorsque le président Bush a appelé à rendre permanentes les baisses d'impôts déjà adoptées par le Congrès, il a ainsi été chaudement applaudi par ses partisans du Grand Old Party, tandis que les élus démocrates sont resté de marbre. " Je refuse d'accepter que parce que nous sommes côte à côte dans la guerre, il nous faut suivre la même ligne sur l'économie, " a expliqué un peu plus tard Dick Gephardt, le patron des représentants démocrates. Avant d'inviter à la tenue d'un " sommet économique " bipartisan à la Maison Blanche.Comme on s'y attendait, le président américain n'a pas fait référence explicitement à la faillite retentissante du groupe Enron, la première source de financement de sa carrière politique, une entreprise à laquelle sont liés nombre de ses collaborateurs. George W. Bush a toutefois appelé à la mise en place de mesures protégeant l'épargne des futures retraités et à des règles comptables et de transparence plus contraignantes.L'aspect le plus inattendu de l'intervention présidentielle est sans aucun doute l'invitation à tirer les leçons du 11 septembre " en saisissant l'instant pour changer notre culture. " Les Américains ont été invités à délaisser les plaisirs faciles et superficiels au profit d'une citoyenneté redécouverte. Chacun d'entre eux a été encouragé à consacrer " deux ans, ou 4000 heures, au service de vos voisins ou de votre pays. "
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