Bouffée d'optimisme d'Alan Greenspan

Le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a affirmé ce jeudi au Congrès américain que l'économie des Etats-Unis commence à se libérer des contraintes qui freinent la croissance. Selon Alan Greespan, l'économie a traversé une phase « significative d'ajustement cyclique » l'année dernière, aggravée par les attentats du 11 septembre. Mais, a-t-il affirmé, « des signes récents montrent que l'activité commence à se raffermir ». De façon cruciale, le patron de la Fed s'est abstenu de renouveler ses remarques sur les "risques importants" auxquels serait toujours confrontée l'économie. En réponse à une question, Alan Greenspan a affirmé que le programme de relance de l'économie souhaité par la Maison Blanche et les Républicains "n'est pas d'une importance critique" pour stimuler la croissance "qui reprendra de toute façon". Les stocks dans le secteur industriel, a-t-il poursuivi, ont été ramenés à des niveaux à partir desquels les entreprises devraient être désormais conduites à accroître leur production pour répondre à la demande.Alan Greenspan a également souligné la "baisse notable des nouvelles demandes d'allocations chômage au cours du dernier mois, qui tend à indiquer un ralentissement du rythme des pertes d'emploi". Le chômage pourrait continuer à monter au cours des prochains mois, freinant la reprise de la consommation, a néanmoins dit le président de la Fed.En s'exprimant ainsi dans un discours qui était très attendu par les marchés, le patron de la Réserve fédérale a adopté un ton sensiblement plus optimiste que lors de son discours du 11 janvier, dans lequel il avait lancé une mise en garde sur le ralentissement durable de l'économie. Une tonalité pessimiste, qui avait amené les marchés à tabler sur une nouvelle réduction d'un quart de point des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion du comité monétaire de la Fed, le 30 janvier.Cette perception des propos d'Alan Greenspan par les marchés avait inquiété les responsables de la Fed qui, dans les quinze derniers jours, ont multiplié les « messages » sur le thème : Alan Greenspan a été mal compris, il n'est pas si pessimiste que cela et il n'y aura donc pas forcément de baisse des taux fin janvier.Le président de la Fed s'est donc employé aujourd'hui à délivrer une vision un peu plus rose des perspectives économiques. Il n'en n'a pas moins lancé une mise en garde aux responsables politiques, les exhortant à préserver sur le long terme les objectifs d'excédent budgétaire et de réduction de la dette publique.Ces propos du patron de la Fed ont été bien accueillis par les marchés, alors même qu'ils réduisent la probabilité d'une diminution des taux d'intérêt la semaine prochaine. En progrès avant le discours de 1% pour le Nasdaq et de 0,46% pour le Dow Jones, les indices de Wall Street ont accentué leurs gains, le premier gagnant aussitôt 1,8% à 1.957,04 points, et le second 1,23%, à 9.850,80 points. En fin d'après-midi, leurs gains respectifs s'établissaient à 1,62% et 0,89%.Déjà faible dans la matinée, l'euro a dans un premier temps légèrement reculé face au dollar, conforté par la perspective d'un redressement de l'économie américaine. Pendant l'intervention d'Alan Greenspan, la devise européenne cotait 0,8761 dollar, contre 0,8773 dollar 90 minutes plus tôt. Mais en fin d'après-midi, l'euro se reprenait quelque peu, revenant à 0,8771 dollar. latribune.f
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