Un président pour Deutsche Telekom dès la semaine prochaine

Deutsche Telekom pourrait annoncer dans quelques jours le nom de son prochain président du directoire, pour remplacer l'actuel occupant de ce poste, Helmut Sihler, âgé de 72 ans et qui assure pour six mois la succession de Ron Sommer, chassé en juillet de cette fonction. "La semaine prochaine, nous avons une réunion exceptionnelle du conseil de surveillance [de Deutsche Telekom] et je pars de l'idée que quelqu'un va nous être présenté [pour ce poste]" a en effet indiqué vendredi matin à Berlin, lors d'une réunion avec l'Association de la Presse étrangère, Michael Sommer, membre du conseil de surveillance de l'ancien monopole de télécommunications, et par ailleurs président de la Confédération allemande des syndicats (DGB), forte de près de 7,9 millions d'adhérents."Je suis bien informé et je crois bien que la semaine prochaine nous aurons trouvé notre homme ", a-t-il ajouté, "nous devons arriver à ce que cette entreprise retrouve un chemin raisonnable".Souffrant du poids de son énorme dette de plus de 64 milliards d'euros, Deutsche Telekom AG doit présenter ses résultats du troisième trimestre jeudi 14 novembre, et préciser l'état d'avancement de sa restructuration. La réunion du conseil de surveillance aura probablement lieu la veille, soit mercredi.L'annonce de Michael Sommer signale que la difficile recherche d'un successeur durable à Ron Sommer aurait enfin abouti. D'après le président du conseil de surveillance, Hans-Dietrich Winkhaus, neuf managers auraient été jusqu'ici approchés, cinq ayant été retenus comme possible président du directoire. Contrairement au cas de France Télécom avec la nomination plutôt rapide de Thierry Breton pour remplacer Michel Bon, la succession de Ron Sommer a pris un tour tragi-comique en Allemagne. Plusieurs managers de renom comme Klaus Zumwinkel (PDG de Deutsche Post), Thomas Middelhoff (ex-PDG de Bertelsmann), le PDG de Porsche ou celui d'Infineon, ont été contactés mais ils ont tous refusé le poste.Le président des centrales syndicales allemandes a par ailleurs à nouveau exigé la dissolution de l'Autorité allemande de régulation des télécommunications (RegTP). "Car à la différence de tous les pays européens, en Allemagne une régulation réellement asymétrique est mise en oeuvre aux dépens de Deutsche Telekom", estime-t-il. Membre du conseil de surveillance de Deutsche Telekom, il a indiqué "connaître des chiffres de pertes de recettes pour Deutsche Telekom s'élevant, à cause de cette régulation, à des milliards"."Alors qu'en France, les licences UMTS ont été en fin de compte payées par l'Etat, France Télécom remplissant bien ses caisses, la RegTP a réalisé une ouverture du marché, de par sa façon de réguler, qui a uniquement pénalisé Deutsche Telekom", analyse Michael Sommer. "En fin de compte cela a profité à des gens comme M. Schmid de MobilCom, qui préfère jeter dans une situation de crise les 5000 employés de Mobilcom que de réfléchir à la contribution qu'il pourrait apporter" (lire ci-contre)."La politique de régulation a conduit à ce que, certes, il y a eu une masse de petites entreprises qui sont apparues vers 1996-1997, mais si vous regardez aujourd'hui ce qu'il en reste, ce sont des firmes au nom anglo-saxon appartenant aux grands concurrents européens de Deutsche Telekom", indique Michael Sommer. "Une telle ouverture du marché des télécommunications se trouve peut-être en partie en Grande-Bretagne mais en tout cas ni en France, ni en Italie, ni en Espagne et ça c'est de la responsabilité de cette Autorité de régulation" poursuit Michael Sommer, selon qui l'Office allemand des cartels suffirait pour assurer la surveillance des abus de position dans le secteur."Ce qui m'importe, c'est que nous cessions de faire une régulation politique et économique qui, unilatéralement, conduit à ce que les chances sur le marché de Telefonica Deutschland [filiale allemande de l'ex-monopole espagnol, ndlr] soient nettement meilleures que celles de Deutsche Telekom en Espagne", critique le leader syndical. "D'un point de vue européen, je ne crois pas que cela soit juste".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.