Smalto chausse des Kélian

Placé en redressement à la fin du mois de septembre, le fabricant de chaussures de luxe Stéphane Kélian connaît désormais son repreneur. Il s'agit du groupe Smalto, aujourd'hui propriété du financier Alain Dumesnil. L'offre de Smalto, qui porte sur 3 millions d'euros, prévoit de conserver 387 emplois sur les 550 employés actuellement par la société Kélian et ses filiales, SK Retail et Mosquitos. Deux autres candidats à la reprise s'étaient fait connaître: la société d'investissement Hello, récent repreneur des chaussures Bata, et deux cadres de Kélian. Leurs projets prévoyaient respectivement le maintien de 325 et 356 emplois.A l'annonce de cette décision, les salariés ne se sont guère montrés enthousiastes. "On n'est pas très chauds car c'est décevant. Avec les élus, on avait clairement exprimé des souhaits: ne plus être gérés par des financiers, comme depuis 1997, ce qui nous avait conduits au dépôt de bilan", a ainsi déclaré à l'AFP Christian Poulet, représentant non syndiqué des salariés au comité d'entreprise du chausseur. "En donnant les clefs de Kélian à Smalto, le tribunal de commerce les confie à un autre groupe financier", a-t-il ajouté. Fondée dans les années 60 à Bourg-de-Péage, par les trois frères Kélian, l'entreprise qui a également un site à Romans, avait rapidement prospéré, forgeant notamment sa notoriété avec ses fameux modèles tressés. Mais dès 1995, la situation s'était détériorée. En 2001, la société affichait une perte de 1,2 million de pertes pour un chiffre d'affaires de 46,3 millions d'euros.Les difficultés de Kélian et la menace de voir disparaître ce fleuron de la chaussure de luxe avaient mobilisé les habitants de la région. Plus d'un millier de personnes avaient manifesté le 8 novembre dernier à Bourg-de-Péage et dans la commune voisine de Romans-sur-Isère pour l'emploi et la survie de l'entreprise. Les manifestants, parmi lesquels des élus locaux, avaient également exprimé la crainte qu'après Kélian, d'autres chausseurs comme Charles Jourdan ou Robert Clergerie qui font fabriquer l'essentiel de leur production à Romans, commune de 33.000 habitants et véritable bastion du cuir et de la chaussure, puissent connaître à leur tour des problèmes.
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