"Les fonds doivent penser à leur sortie avant d'investir"

"La Tribune". L'ingénierie financière peut-elle garantir à elle seule la performance des fonds de capital-investissement ?Nicolas Lioliakis. Le temps où les fonds devaient l'essentiel de leurs résultats à la qualité du montage financier est derrière nous. Toutes les équipes maîtrisent aujourd'hui cette complexité. Pour preuve, échaudées par quelques échecs, les banques qui s'associent aux fonds adhèrent aux projets davantage pour leur pertinence stratégique que pour l'ingéniosité de leur financement. Dans un contexte de pénurie de cibles et d'enchères coûteuses, les fonds se doivent de construire des projets industriels supportés par des visions stratégiques documentées. Plus question de compter sur les succès pour compenser les échecs. Les fonds doivent aussi rechercher de nouvelles opportunités. Pour un fonds, réfléchir aux ouvertures offertes par une déréglementation, du secteur de l'électricité, c'est la promesse de trouver avant les autres des dossiers à fort potentiel. Cela demande aussi de compléter la palette de leurs compétences.Le rôle des fonds va-t-il être affecté par ces changements ?Bien sûr. Une présence passive au conseil d'administration comporte trop de risques. La réussite passe par une implication forte dans les orientations du management ; pas une ingérence mais un vrai soutien et la capacité à suivre la mise en oeuvre des projets, de croissance externe et des synergies, qui justifieront la performance au terme de l'investissement. Aux Etats-Unis, les fonds sollicitent couramment des spécialistes du turn-around management, des professionnels aguerris dans la gestion des changements. Pendant que le management assure la gestion, ces derniers se consacrent à concrétiser les opportunités de croissance.Les stratégies de sortie doivent-elles aussi être envisagées plus précisément ?Les perspectives de revente sont les clés dans la décision d'investir. Considérons une industrie très concentrée : une participation dans ce secteur pose d'emblée la question de "qui pourra bien se porter acquéreur ?". La réflexion sur le dénouement de l'investissement est un des points d'attention majeurs dans l'environnement actuel.Propos recueillis par Christophe Tricaud
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