France Télécom voudrait allier MobilCom à un concurrent

Alors que le conflit qui oppose France Télécom et MobilCom reste dans l'impasse, le PDG du groupe français voit la consolidation comme une issue. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Handelsblatt, Michel Bon émet en effet l'hypothèse d'un rapprochement entre MobilCom (dont son groupe possède 28,5%) et un autre acteur allemand de la téléphonie mobile."A côté des gros acteurs T-Mobile et Vodafone, qui ont 80% de part de marché, les quatre petits n'ont aucune chance à la longue", souligne-t-il. Une façon d'indiquer à Gerhard Schmid, le patron de MobilCom, qu'il n'existe qu'une seule issue pour l'opérateur allemand. "Nous pouvons imaginer une alliance avec chacun des trois autres [les plus petits: NDLR], c'est-à-dire E-Plus [KPN], Viag Interkom [mmO2] ou la filiale de Telefonica, Quam", ajoute-t-il.Mais pour finaliser un tel scénario, il subsiste un obstacle de taille. "Pour le moment, la loi en Allemagne interdit un apurement du marché". Des discussions doivent donc être menées avec le gouvernement et France Télécom estime que cela n'est pas de son ressort. "C'est MobilCom qui doit mener ces discussions car c'est ce que prévoient nos contrats", note Michel Bon. Dans l'état actuel des choses, les six opérateurs qui ont acquis une licence UMTS pour 8,4 milliards d'euros ne peuvent pas la revendre à un autre groupe. Et en cas de fusion entre deux opérateurs, l'un d'eux devrait rétrocéder gratuitement sa licence aux autorités allemandes. Pour Michel Bon, il suffirait pour supprimer cet obstacle que "le gouvernement autorise les échanges de fréquences. Dès que cela sera possible, la consolidation commencera".Le patron de France Télécom semble donc tenter un coup de force, en plaçant l'avenir de MobilCom entre les mains de son dirigeant, Gerhard Schmid. En tout cas, il n'envisage pas de changer de position tant que MobilCom n'aura pas engagé de discussions avec les autorités d'outre-Rhin. "D'ici là, nous n'investirons que ce qu'il faut pour préserver la licence, et préparer le débat".France Télécom et MobilCom sont en litige depuis plusieurs semaines à propos du financement du réseau UMTS de l'opérateur allemand. Le groupe français s'interroge également sur les conditions d'achat de 5% du capital de MobilCom par l'épouse de Gerhard Schmid. Hier, à l'occasion de la présentation de leurs résultats respectifs (voir ci-contre), les deux groupes sont revenus sur ce litige. Gerhard Schmid a indiqué qu'en raison de ce différend son groupe avait perdu des clients et risquait à terme la faillite sans le soutien de France Télécom. Il a également souhaité exercer une option de vente portant sur une partie de ses titres. Une requête rejetée par l'opérateur français, celui-ci estimant que toutes les conditions nécessaires n'étaient pas réunies. En Bourse vendredi, l'action France Télécom ajoute 1,8%, à 33,90 euros, aux gains enregistrés les trois jours précédents. Depuis lundi soir, elle est en progression de plus de 10%. La hausse a notamment été alimentée par des spéculations autour du dossier MobilCom. En outre, plusieurs analystes se sont montrés rassurés par les perspectives de cash flow du groupe et sa volonté de mener à bien son désendettement.latribune.f
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