L'assurance européenne plie après l'avertissement de Swiss Life

Si l'année 2001 a constitué une épreuve pour l'assurance, sur un plan boursier 2002 n'a guère mieux commencé. Depuis le début de l'année, l'indice DJ Stoxx des valeurs européennes du secteur est l'un des moins performants parmi les 18 indices sectoriels que fournit la société. Et aujourd'hui il poursuit son repli en perdant 1,6%, alors que les marchés sont plutôt orientés à la hausse. Cette méfiance des investisseurs intervient alors que, jeudi soir, Swiss Life a annoncé que son bénéfice net pour l'année 2001 n'atteindrait pas les attentes. Après un profit net de 941 millions de francs suisses en 2000, les analystes espéraient, suivant les consensus, un bénéfice compris entre 453 et 642 millions de francs suisses. Le groupe a mis en avant deux raisons à cet avertissement: la déprime des marchés et l'obligation de rendement de 4% minimum qu'il a vis-à-vis de ses clients. La société, qui ne versera pas de dividende, prévoit de réduire ses coûts de 20%.L'action du spécialiste de l'assurance-vie a terminé la séance de vendredi sur une chute de 10%, à 562 francs suisses. Le titre Zurich Financial, pour sa part, recule de 0,6% à 332,50 francs suisses. Outre les difficultés de Swiss Life, Zurich Financial pâtit des critiques d'actionnaires et d'analystes à l'égard du groupe, qui avait émis quatre avertissements en 2001.Mais le malaise ne s'arrête pas aux frontières suisses. Et comme le montre le repli de l'indice DJ Stoxx de l'assurance, la méfiance des investisseurs s'étend à l'ensemble du secteur. De fait l'avertissement de Swiss Life vient rappeler une nouvelle fois que l'assurance, fortement dépendante des marchés, a perdu son côté défensif et que 2002, bien que moins catastrophique que 2001, restera difficile. Par ailleurs, les faillites retentissantes de ces dernières semaines aux Etats-Unis (Enron, Kmart, Global Crossing) et les interrogations qu'elles soulèvent sur l'opacité des comptes de certaines grandes entreprises cotées ne sont pas pour favoriser le secteur aux yeux du marché. Car "les comptes des assurances sont parmi les plus difficiles à comprendre", note une professionnelle citée par Reuters. "On ne sait jamais où les assureurs investissent, ni comment ils parviennent aux rendements qu'ils publient". Ainsi, le Néerlandais Aegon cède 3,84% et le Britannique Prudential 4,15%. En Allemagne, Allianz enregistre une perte plus limitée de 1,48%. Les Français ne restent pas à l'écart de la tendance. L'action des AGF recule de 2,29% à 51,15 euros. Quant à Axa, le titre se replie de 2,94% à 20,83 euros. Le journal italien Corriere della Sera indique qu'Axa aurait approché le groupe transalpin Médiolanum, spécialisé sans la banque et l'assurance-vie et qui capitalise 6,6 milliards d'euros à Milan.Selon Ennio Doris, actionnaire du groupe dont le journal rapporte les propos, Henri de Castries se serait rendu lui-même en Italie pour étudier les possibilités d'accord entre les deux groupes. Axa n'a pas souhaité commenter ces informations.latribune.f
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