"Le rebond des valeurs sidérurgiques n'est pas terminé"

La Tribune - Les valeurs sidérurgiques semblent vouloir marquer une pause...Fabrice Theveneau - La plus grosse partie du rebond qui a démarré fin septembre 2001 est joué, certes, mais il existe encore un potentiel de hausse pour le secteur sidérurgique que nous évaluons à 20% au cours des six prochains mois. En général, les périodes de surperformance boursière du secteur débutent plusieurs mois avant le rebond des prix spots des aciers. Or, le redressement des prix est attendu aux environs de l'été. Les valeurs de l'acier devraient donc encore connaître une performance satisfaisante au cours des prochains mois. En outre, celles-ci se traitent à des niveaux attrayants. A 13 euros, Usinor est encore loin de son niveau traditionnel de haut de cycle (18 euros).Quels éléments vont favoriser la remontée des prix de l'acier ?C'est bien évidemment la reprise de la demande au niveau macro-économique qui conditionne cette remontée des prix. Mais ceux-ci pourront augmenter plus rapidement grâce aux mesures prises par les fournisseurs pour réduire leur production. Corus Group a prévu de réduire la sienne de trois millions de tonnes et la création d'Arcelor conduira à la fermeture de plusieurs sites. Aux Etats-Unis, le plan de relance mis en place par l'administration Bush devrait particulièrement profiter aux secteurs du bâtiment et de la construction, grands consommateurs d'acier.Mais ce rebond des prix ne permettra une hausse des résultats qu'à la fin de l'année et en 2003 compte tenu du décalage de trois mois environ entre le renchérissement de l'acier et son impact dans les comptes des entreprises. Dans l'intervalle, les prix vont continuer de chuter au premier semestre et ce, d'autant plus que le déstockage n'est pas fini.La concentration du secteur sidérurgique peut-elle pallier la sous-performance chronique dont il pâtit en Bourse ?Tout à fait. Elle est essentielle pour améliorer la rentabilité des groupes sidérurgiques en leur permettant notamment d'abaisser leurs coûts de structure et de bénéficier d'un pouvoir accru dans la négociation des prix tant avec leurs fournisseurs qu'avec leurs clients. A ce titre, la création d'Arcelor jouera un rôle de catalyseur en Europe. Aux Etats-Unis, la faillite récente de Bethlehem Steel, numéro trois du secteur, devrait inciter les différents acteurs à se rapprocher pour réduire leurs coûts de production, les plus élevés au monde.Propos recueillis par Hélène Mazier.
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