"70 % des petites entreprises jouent à fond l'abondement"

La Tribune.- La loi Fabius est-elle déjà perceptible dans l'épargne salariale ? Guy Cabessa. - Le plus visible est l'interpellation des acteurs économiques qui jusqu'à maintenant ne se sentaient pas concernés par ces dispositifs. Chez les PME, les professions libérales et les artisans, comme chez leurs partenaires habituels (experts comptables, conseils juridiques et centre de gestion...), la prise de conscience s'est opérée rapidement. En face, les réseaux bancaires réalisent de gros efforts de formation. Le groupe Banques Populaires enregistre déjà des résultats satisfaisants. Notre action a commencé à la mi-janvier : 2000 professions libérales ou PME ont déjà adhéré en deux mois. Ces formules vont s'insérer dans le paysage des réseaux de distribution. On notera par ailleurs qu'il est encore rare que les grandes entreprises utilisent à plein les possibilités de l'abondement (2.300 euros par salariés pour le PEE), même si on note une progression qui permet de penser qu'on utilisera à plein cet abondement d'ici 2003. A l'opposé, les 2000 nouveaux adhérent des très petites entreprises ont d'emblée fait le plein pour 70 % d'entre elles. La dimension personnelle de la PME aboutit ainsi à des intérêts bien compris. Les très petites entreprises utilisent-elles tout le dispositif de l'épargne salariale ? Sans surprise, 90 % se tournent vers le classique Plan d'épargne d'entreprise (PEE). C'est normal, c'est le plus facile car il est mis en place à la seule initiative du chef d'entreprise. Mais cette étape est nécessaire pour aller plus loin. Nous sommes confiants pour une montée en puissance de l'épargne salariale chez ces nouveaux acteurs qui auront recours dans un second temps aux plans partenariaux (PPESV) qui supposent des négociations au moins dans la branche ou dans les bassins d'emplois. Quel bilan tirez-vous de l'implication des centrales syndicales ?Les syndicats ont assimilé l'importance des enjeux et l'opportunité d'être partie dans l'application du dispositif. Au travers d'une labélisation des véhicules proposés aux salariés, deux critères ressortent. Il s'agit de la nature des valeurs mobilières des fonds. Elles devront respecter les principes de l'économie socialement responsable et offrir une bonne sécurité. L'autre revendication des syndicats tenait à la surveillance à l'intérieur des conseils avec une représentation renforcée des salariés. Propos recueillis par Christophe Tricaud
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