"La Tribune" - Pourquoi une telle bataille dans les casinos ?Armelle Moulin - Dans ce secteur très réglementé, la croissance externe est le moyen le plus immédiat et le plus direct pour obtenir de nouvelles machines à sous. Or la croissance est un élément important pour les groupes de casinos. Certes, les économies d'échelle et l'intérêt fiscal restent limités, les taxations sur produit brut des jeux croissent par paliers. En revanche, lorsque des collectivités lancent des appels d'offres, la capacité financière, la taille et l'image représentent les atouts essentiels pour s'imposer.Quelles seront les futures opportunités de développement du secteur ?Elles sont de trois natures. Tout d'abord, en terme de croissance externe, à côté des nombreux indépendants, il reste des groupes comme Didot-Bottin (propriétaire de Divonne) ou encore Moliflor. Des pays comme la Suisse et la Belgique représentent une opportunité car ils sont juridiquement et culturellement proches de la France. Enfin, en France, l'ouverture des grandes villes aux casinos et les implantations de nouvelles machines à sous devraient se poursuivre. L'Etat pourra difficilement mettre un frein à cette manne pour les collectivités locales. J'attends une croissance annuelle du secteur de 10 %.Qui est le mieux placé pour s'imposer à terme ?La stratégie d'Accor ne me paraît pas très cohérente, à l'heure du recentrage sur les coeurs de métiers. Un rapprochement avec Barrière, qui est plutôt orienté vers l'hôtellerie de luxe, m'aurait semblé plus pertinent qu'une OPA sur l'Européenne de Casinos. Groupe Partouche est en revanche centré sur les jeux et possède une forte expérience. Ses capacités financières ont pu inquiéter. Mais le montage de son OPA actuelle est solide et il pourra toujours effectuer des arbitrages dans son portefeuille. Sur un plan boursier, je reste positive sur ce groupe. Pour le reste, les opportunités se réduisent en Bourse. Je ne suis pas convaincue qu'Accor ait un intérêt à surenchérir sur l'Européenne de Casinos et les petites valeurs, comme les Hôtels et Casinos de Deauville, sont peu liquides et donc trop risquées.

latribune.fr

20 Oct 2008, 4:42

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