Nouveau plongeon de Vivendi

Depuis le début de l'année, Vivendi Universal n'est pas à la fête. Sur les vingt premières séances de janvier, il n'a en effet clôturé que six fois en hausse. Une tendance qu'il n'inverse pas ce mercredi puisqu'il cède en fin d'après-midi 4,93% à 51,10 euros. Ce qui porte sa perte annuelle à 16,9%, alors que sur la même période le CAC 40 a lâché 4,7% et que l'indice européen DJ Stoxx des médias a abandonné 10%.Les causes réelles du repli de ce milieu de semaine restent très incertaines. Mais au vu de la richesse de l'actualité qui entoure le titre, les opérateurs ne sont pas à court d'hypothèses. En premier lieu, le recul du Nasdaq qui a cédé 2,62% mardi et reste baissier mercredi donne naturellement le "la" aux marchés européens et plus particulièrement aux valeurs TMT du Vieux continent. D'autant que, pour certains, après l'affaire Global Crossing, d'autres faillites pourraient survenir aux Etats-Unis.Parallèment à cette déprime américaine, des rumeurs pèsent sur le titre. La plus relayée est celle qui concerne une possible cession de Canal +. Selon Libération, Lagardère et André Rousselet seraient sur les rangs pour le rachat de la chaîne cryptée dont Vivendi Universal détient 49%. Le quotidien précise que Lagardère a démenti ces rumeurs et que Canal + n'a pas souhaité les commenter. Quant à Vivendi Universal, le groupe de médias a démenti ces rumeurs à mi-journée. "Cette hypothèse est une absurdité totale", a déclaré un porte-parole cité par Reuters.Autre information en mesure de jouer sur le titre: Jean-Marie Messier a indiqué mardi soir que son groupe était sur le point de racheter pour 480 millions de dollars une participation dans la télévision italienne Stream, participation jusqu'ici détenue par News Corp. D'après des opérateurs, si cette opération n'est pas une surprise, elle conforte néanmoins l'opinion des gérants les plus prudents. Comme l'indiquait ce matin un article de La Tribune (voir ci-contre), certains investisseurs semblent en effet ne plus comprendre la stratégie de Jean-Marie Messier, véritable boulimique des acquisitions ces derniers mois. Un avis également partagé par des analystes. Vivendi Universal n'a pas perdu "son image de portefeuille d'activités séparées, qui continue de pénaliser la valorisation du groupe", note-t-on chez CSFB.Reste l'hypothèse d'un possible afflux de titres sur le marché. Suite au reclassement manqué de 5% du capital de la société, la Deutsche Bank et Goldman Sachs ont conservé 16,5 millions de titres, soit 1,5% du capital. Et les deux banques ont bien entendu l'intention de céder ces titres sur le marché. Ce qui a pour conséquence de freiner considérablement la marche de l'action, d'autant que d'autres actionnaires pourraient eux-aussi être tentés de sortir du capital du groupe de Jean-Marie Messier. Ce sont notamment Philips (3,52% du capital), la famille Bronfman (3%) ou encore Saint-Gobain (1,1%). D'ailleurs, d'après Reuters qui s'appuie sur l'avis de traders, le titre subit l'effet de "vagues rumeurs" d'émission par Saint-Gobain d'obligations échangeables en action Vivendi Universal. Saint-Gobain n'a pas souhaité apporter de commentaires, mais là aussi Vivendi Universal à tenu à réagir, via un porte-parole: "cette rumeur n'a aucun fondement ou début de fondement", a-t-il déclaré.Enfin, quelques opérateurs établissent un parallèle entre le groupe français et l'américain AOL Time Warner, dont le titre a perdu 18% en trois semaines, et qui vient de se montrer très prudent sur ses perspectives (voir ci-contre). latribune.f
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