Parcours contrasté pour Ubi Soft

Totalement optimiste sur le titre Ubi Soft dans la matinée, le marché semble avoir brusquement changé d'avis. Alors qu'elle a gagné jusqu'à plus de 6,5% en matinée, l'action s'est ensuite effondrée et perd en clôture 3,42% à 36,20 euros, après que la société a apporté quelques explications sur ses perspectives.Pourtant tout avait bien commencé, la société rennaise ayant revu à la hausse, jeudi soir, son objectif de croissance pour l'exercice complet (qui prendra fin en mars prochain). Attendu initialement entre 350 et 365 millions d'euros, il devrait désormais dépasser la limite haute de cette fourchette de prévisions. Par rapport aux revenus de 259,8 millions d'euros enregistrés sur l'exercice 2000/2001, Ubi Soft ambitionne donc une croissance supérieure à 40%.Si le groupe se veut aussi confiant, c'est que les chiffres qu'il a publié ont clairement reflété son dynamisme commercial. Après un deuxième trimestre où la progression avait été limitée à 24%, les trois derniers mois de l'année 2001 ont permis un net redressement de la croissance. Profitant de la sortie de 57 nouveaux titres (contre 48 un an plus tôt), le chiffre d'affaires a de fait gagné 44,6% à 165,1 millions d'euros.Bien entendu, Ubi Soft a bénéficié de la consolidation de la société Blue Byte et des activités "entertainement" de TLC mais, à périmètre constant, la croissance, de 34% sur le trimestre, est restée elle aussi soutenue.La progression a été très marquée aux Etats-Unis, où les ventes ont pratiquement doublé à 67 millions d'euros et représentent sur le trimestre 41% du chiffre d'affaires total du groupe. "La zone nord-américaine a bénéficié de la dynamique du marché, porté par le lancement de la Xbox de Microsoft et la GameCube de Nintendo, et par la confirmation du succès de la PS2 et de la GameBoy Advance", note Ubi Soft dans son communiqué. Sur neuf mois, les revenus sont en hausse de 54,4% à 278,5 millions d'euros. Un chiffre déjà supérieur à celui obtenu sur l'ensemble de l'exercice précédent. Le groupe peut donc se montrer confiant. Car pour atteindre son objectif annuel, il lui suffira de réaliser un chiffre d'affaires de 86,5 millions d'euros sur le trimestre en cours, soit une croissance de 8,8% par rapport au quatrième trimestre de l'exercice précédent. Les investisseurs pourront vérifier le 3 mai prochain si le groupe, qui a programmé le lancement de 50 nouveaux titres sur son quatrième trimestre, sera parvenu à tenir ses objectifs.Mais au cours de la matinée de vendredi, les précisions fournies par la société et les commentaires d'analystes qui en ont découlé sont venus tempéré l'euphorie du marché. Tout d'abord, des bureaux, tels Aurel-Leven ont relevé que si le groupe a revu à la hausse son objectif de chiffre d'affaires, il n'a pas pour autant modifié ses prévisions de résultat opérationnel restées à 28-30 millions d'euros. Ils s'inquiètent également des conséquences de la déroute subie par le distributeur Kmart. Lors d'une conférence de presse, Alain Martinez, le directeur financier d'Ubi Soft, a déclaré que l'exposition du groupe était de 1 à 1,5 millions de dollars. Enfin, Ubi Soft a précisé ses ambitions en termes de résultat net. Avant goodwill, le bénéfice net est attendu entre 14 et 16 millions d'euros pour l'exercice en cours. Un niveau jugé un peu décevant par certains professionnels qui rappellent que cela situerait la marge nette en dessous de la fourchette de 4 à 5% qu'avait annoncée la société auparavant.latribune.f
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