Moody's fait plier les titres France Télécom et Orange

Vendredi, les titres France Télécom et Orange ont brusquement plongé en toute fin de journée. France Télécom a terminé sur une baisse de 3,15% à 36 euros. Quant à l'action de sa filiale, elle a clôturé sur une perte de 2,11% à 8,35 euros. Et la tendance s'est poursuivie lundi: le titre de l'opérateur historique français recule de 2,72% à 34,01 euros en clôture, portant son repli annuel à plus de 24%, tandis que celui de sa filiale cède 2,63% à 8,13 euros.Environ une heure avant la clôture de vendredi dernier, Moody's a publié un communiqué annonçant qu'il révisait à la baisse la perspective accolée aux notes des dettes à long terme des deux opérateurs. Leur note reste donc "Baa1", mais l'agence de notation lui attache désormais une perspective "négative", contre "stable" auparavant.La dégradation est justifiée par "l'exposition sur le marché allemand", a précisé l'agence de notation. Le numéro un français détient en effet 28,3% de MobilCom avec une option pour en prendre la majorité l'an prochain. Or, le troisième opérateur mobile allemand, plombé par le coût de l'UMTS (8,4 milliards d'euros pour la seule acquisition de la licence en Allemagne) a accusé sur neuf mois une perte brute d'exploitation de 37,96 millions d'euros (voir ci-contre). Et jeudi, il s'est montré prudent sur la possibilité de lancer l'UMTS en milieu d'année comme il entendait le faire initialement. Du côté d'Orange, la dégradation provient simplement du contrôle exercé par France Télécom, que l'agence qualifie de "fort soutien implicite".Cette annonce n'a constitué qu'une demi-surprise. Au cours de la journée de vendredi, les taux des obligations France Télécom s'étaient déjà tendus, de 20 points de base dans le cas de l'émission en euro à échéance 2005. Les opérateurs avaient eux aussi évoqué les craintes liées à MobilCom, mais aussi celles concernant le britannique NTL, dont France Télécom détient 18% et qui, selon des opérateurs, devrait annoncer prochainement une restructuration de sa dette portant sur 17 milliards d'euros.Dès lors certains n'excluaient pas des dégradations, alors que divers observateurs doutent désormais de la capacité de France Télécom de ramener, comme annoncé, sa dette de 65 milliards d'euros à 37-47 milliards à fin 2003.A ces inquiétudes sur la dette, se sont ajoutées selon l'AFP des rumeurs de cessions d'actions. Une grande banque d'investissement aurait tenté vendredi après-midi de vendre 10 millions de titres et "il semble qu'ils n'aient pu terminer l'ordre vendredi et soient à nouveau sur le marché ce matin", a indiqué, lundi, un courtier cité par l'agence de presse.latribune.f
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