"La croissance russe est corrélée au prix du baril"

La Tribune.- Quelles spécificités suppose la gestion sur les marchés des pays de l'Est ?Klaus Bockstaller.- En raison d'un niveau de risque potentiellement élevé, nous pouvons augmenter notre position de cash jusqu'à 15 %. C'est un facteur important en cas de crise dans un pays qui se propage à la région. Par ailleurs, nous concentrons notre portefeuille sur un nombre très limité de valeurs, environ une quarantaine, afin de pouvoir rapidement transférer des fonds d'un pays à l'autre. Nous avons aussi un taux de rotation élevé, d'environ 100 % par an.Quels sont les critères d'investissement que vous adoptez ?Un des facteurs discriminants d'analyse des pays de l'Est hors Russie tient dans les perspectives d'intégration de l'Union Européenne. Sur la dizaine de pays qui pourrait être rattachée à l'UE d'ici 2005, la Hongrie est celui qui remplit aujourd'hui le mieux les critères imposés par l'UE, devant la Slovénie et la Tchéquie. Or les taux d'intérêt affichent une corrélation à l'état d'avancée de ces travaux : en Bulgarie, où le processus débute, ils sont supérieurs à 9,5 %. Ce qui montre que les marchés récompensent l'effort des gouvernements en faveur de l'intégration. Nous surpondérons donc la Hongrie, qui représente 23 % de notre portefeuille, contre 20 % de l'indice de référence, tandis que la Pologne, qui a plus de difficultés structurelles, ne pèse que 22 % de notre portefeuille, contre 30 % dans l'indice.Qu'en est-il de la Russie, où sont placés plus d'un tiers de vos actifs ?L'évolution de la croissance en Russie, et donc celle du marché, est largement corrélée à l'évolution des prix du pétrole, puisque l'or noir est la principale source de revenus du pays, et les compagnies pétrolières représentent à elles seules 65 % de la capitalisation boursière. Nous estimons la progression du PIB proche de 6 % lorsque le baril est à 27,5 dollars, et de 3 % lorsqu'il est à 17,5 dollars, ce qui correspond globalement à la situation actuelle. En revanche, la croissance risque d'être nulle si le baril tombe à 12,5 dollars, ce qui laisse tout de même une marge importante par rapport au niveau actuel. La structure de coûts des compagnies pétrolières russes étant faible, elles peuvent rester rentables avec un baril compris entre 12 et 16 dollars. L'indice de référence russe, le RTS, est bien orienté en ce début d'année, avec un gain de plus de 13 %, et vient d'accueillir un nouvel entrant début janvier. Propos recueillis par Aline Robert.
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