Peut-on encore faire confiance à Wall Street ?

Le marché américain va-t-il repartir de l'avant cette année, comme beaucoup le pensent ? Peut-être. Mais même si le Dow Jones s'envole, cela ne garantira pas les investisseurs contre de nouvelles pertes. Car la vague de scandales qui agite Wall Street montre que les professionnels de la finance y déploient des pratiques dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles ne sont pas destinées à favoriser le petit actionnaire...Premier exemple, bien sûr, l'affaire Enron. Très médiatisés, les développements récents de la faillite du courtier en énergie, qui a fait fondre comme neige au soleil les économies de milliers de petits porteurs, montrent que financiers de haut vol, auditeurs et analystes se sont employés à masquer la réalité d'une entreprise dont les résultats brillants reposaient sur une usine à gaz comptable.Mais cette affaire n'est pas la seule, loin de là, à défrayer la chronique. Par un troublant hasard de calendrier, la semaine même où commençaient les auditions des protagonistes du scandale Enron, le Credit Suisse First Boston a choisi de mettre fin à une fâcheuse enquête l'incriminant, au prix du versement de 100 millions de dollars.Selon les plaignants, cet établissement privilégiait certains clients institutionnels à l'occasion d'introductions en Bourse, en échange de commissions élevées. Les actions introduites en pleine flambée de la bulle Internet s'envolaient en général lors du premier jour de cotation, assurant de juteuses plus-values à ceux qui avaient réussi à s'en procurer.Défavorisé par de telles pratiques par rapport aux institutionnels, l'investisseur particulier n'avait sans doute pas d'autre ressource que de s'appuyer sur le courtier chargé de son portefeuille. Voilà au moins quelqu'un dont le métier consiste à défendre ses intérêts (ceux du client, s'entend) ! Enfin, pas toujours : le FBI vient de lancer la traque d'un courtier de Lehman Brothers, en fuite après avoir dérobé des dizaines de millions de dollars à de riches investisseurs, tant au sein de son établissement que chez son employeur précédent, SG Cowen...Anecdotique, tout cela ? Apparemment, puisque les professionnels des marchés gardent le moral. Selon le sondage hebdomadaire de la lettre Investors' Intelligence, 52,6 % des opérateurs s'affirment optimistes pour l'évolution de la Bourse. Fort bien. Mais à quand un indice de confiance des actionnaires envers leurs intermédiaires financiers et leurs pratiques ?
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