"Nous contestons la stratégie unilatérale argentine"

"La Tribune"- Le défaut de l'Argentine n'a pas déclenché une contagion comme celle du Mexique ou de la Russie...Eric Baurmeister - Parce que les investisseurs ont changé ! Auparavant, une part importante des emprunts souverains émergents faisait l'objet d'opérations pour compte propre de la part de banques qui, lorsqu'une crise survenait, étaient tenues de réduire rapidement leurs expositions et de compenser leurs pertes en cédant les obligations aux cours les plus élevés, ce qui ne faisait qu'accélérer la contagion. Aujourd'hui, les fonds de pensions et les assurances ont en partie remplacé des banques. A l'époque, les banques étaient concentrées sur quelques pays, comme le Mexique ou le Venezuela. L'univers émergent s'est élargi. Les investisseurs ont également plus d'expérience, et gardent en mémoire les rendements obtenus par ceux qui sont revenus les premiers sur la dette russe après la crise. De leur côté, les gouvernements se sont rendu compte de l'importance d'informer les investisseurs, ne serait-ce qu'en publiant leurs statistiques.Quelle était votre exposition sur l'Argentine ?Nous avions réduit depuis longtemps nos positions, et les obligations Brady argentines ne représentaient pas plus de 3 % de notre fonds. Ces titres sont assortis de garanties contractuelles particulières et nous permettent de contester la stratégie unilatérale imposée par l'Argentine. Les responsables du pays doivent rencontrer des investisseurs du comité ABC (Argentina Bondholders Committee) qui restent des acteurs économiques rationnels et non les vautours que l'on a pu décrire pour arriver à une solution équitable.Est-il encore possible de vendre les pays émergents ?Vendre de la dette, qui plus est émergente, n'a jamais été facile. Il n'en reste pas moins qu'une diversification dans ces obligations peu corrélées avec les marchés et dont le rendement atteint en moyenne 12 % au cours des dix dernières années tend à réduire la volatilité d'un portefeuille et à en accroître la rentabilité. Nous attendons un accroissement des flux d'investissements et tendons à devenir plus agressifs, en nous replaçant sur des pays un peu moins sûrs. Nous restons positifs sur la Russie.
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