"Les foncières gardent un potentiel"

La Tribune.- Quel est l'impact de la morosité économique et de la chute boursière sur l'immobilier ?Séverine Farjon. Actuellement, l'immobilier est encore peu touché par la déprime : les transactions certes plus rares, se font à des prix élevés. Mais si l'économie continue à se détériorer, le secteur sera inévitablement affecté, avec toutefois un décalage dû à son inertie. Ainsi, la prochaine commercialisation des immeubles de Saint-Denis sera un indicateur de l'état du marché. En effet, même si pour certaines entreprises, l'implantation dans le quartier central des affaires est essentielle, pour d'autres, la délocalisation vers des biens rénovés ou neufs, mais moins chers parce que plus éloignés du centre de Paris, fait sens.Quelles sont les perspectives pour les mois à venir ?Les fondamentaux de l'immobilier sont sains. A la différence des années 90, l'offre semble aujourd'hui maîtrisée. De plus, les loyers moyens des sociétés d'immobilier cotées demeurent très en deçà des niveaux du marché (décote d'environ 40%). En dépit de la probable poursuite de la correction des niveaux de loyers, les foncières conservent donc un potentiel de revalorisation intéressant. En revanche, la demande reste frileuse depuis un an. Outre l'effet 11 septembre, le phénomène s'explique par les nombreuses transactions de précaution constatées en 2000, lorsque certains imaginaient que Paris allait rattraper Londres en termes de prix. Après un exercice 2000 exceptionnel, le secteur retrouve un environnement plus tendu qui participe à une normalisation des niveaux de loyers.Le secteur peut-il continuer à être un refuge en Bourse ?Les résultats semestriels de certaines foncières ont été décevants, la croissance des ANR (actifs nets réévalués) s'est érodée, bien que cela s'explique en grande partie par un effet de base négatif. Certaines semblent donc avoir atteint un plafond de valorisation. En revanche, Klépierre ou Unibail, grâce aux centres commerciaux, gardent un bon profil de croissance organique et peuvent encore s'apprécier en Bourse. Après Gecina et Simco, la consolidation va-t-elle continuer ?Le phénomène n'est pas nouveau, et diverses rumeurs circulent. Selon moi, la consolidation pourrait maintenant intervenir à l'échelle européenne dans les centres commerciaux. Unibail ou Klépierre auraient alors un rôle à jouer.
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