"Les banques françaises sont sous-valorisées"

La Tribune. - La surperformance boursière des banques françaises depuis 18 mois va-t-elle se poursuivre en 2002 ?Jacques-Henri Gaulard. - Les éléments qui ont soutenu les cours des banques françaises et britanniques demeurent valables en 2002. Nous accordons toujours une prime à ces dernières qui bénéficient de la stabilité attendue de leurs bénéfices en raison d'un marché domestique mature mais très rentable et de la récurrence de leurs résultats. En Europe continentale, ce sont les banques françaises qui se rapprochent le plus de ce profil. Sont-elles bien armées pour faire face à la morosité de la conjoncture ?Le coût du risque des établissements français demeure proche des niveaux historiquement bas. Rapportés aux encours, les prêts non performants représentent 4 %. C'est encore deux fois moindre que les niveaux atteints en 1994. Quant aux dotations aux provisions ramenées aux encours, à 40 points de base elles traduisent une légère remontée normale en milieu de cycle. Ce qu'il faut retenir c'est que les cours de Bourse des trois vieilles intègrent d'ores et déjà un scénario pessimiste. Les valorisations de BNP Paribas, Société Générale et Crédit Lyonnais anticipent en effet une remontée de ce coût du risque à 80 points de base en 2003. Ce qui signifie que face à ces attentes de détérioration significative de la qualité des actifs, les cours de Bourse devraient sensiblement réagir à toute bonne nouvelle. Attendez-vous une poursuite de la concentration du secteur ? L'adoption par les grands acteurs français d'une stratégie totalement eurocentrique plaide pour des rapprochements en Europe. L'euro va en effet permettre une accélération de la pénétration de la banque d'investissement dans le tissu des PME qui se voient ouvrir plus facilement l'accès aux marchés des capitaux. Pour les banques c'est bien là que se trouve le gisement de la croissance de leur département de banque d'investissement. Mais ces ambitions butent toujours sur l'obstacle des valorisations relatives. Malgré le rattrapage des banques françaises en 2001, un écart subsiste avec leurs homologues européennes. Le ratio de capitalisation boursière rapportée à l'actif net (price to book) atteint en moyenne 2,03 alors que Société Générale n'est valorisé qu'à hauteur de 1,8 fois ses fonds propres, BNP Paribas à 1,6 fois et Crédit Lyonnais à 1,4 fois. Propos recueillis par Christophe Tricaud.
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