"2002, année de transition pour les semi-conducteurs"

latribune.fr - Quels enseignements tirez-vous de la crise essuyée par les fabricants de puces l'an dernier ?Stéphane Houri - Nous avons assisté au pire retournement de l'histoire du marché des semi-conducteurs. Après les 37% de croissance enregistrés en 2000, les ventes mondiales de puces sont attendues en baisse de 32% sur 2001. Cette crise a d'abord été une crise de la demande, amplifiée par la surcapacité de production de l'industrie elle-même qui avait énormément investi en 2000.Ce sont les fournisseurs de DRAM, principalement liés à l'industrie informatique, qui ont le plus souffert. NEC est ainsi passé du troisième au sixième rang mondial au profit de STMicroelectronics. D'une manière générale, il faut s'attendre désormais à des cycles de l'industrie des semi-conducteurs plus courts avec des variations beaucoup plus importantes compte tenu de la diversification de la demande à des secteurs autres que celui des PC.Quel scénario anticipez-vous pour 2002 ?Nous considérons l'année en cours comme une année de transition, la reprise du marché des semi-conducteurs devant intervenir graduellement. Les ventes mondiales de puces ont cessé de chuter au cours du dernier trimestre mais compte tenu d'un effet de base par rapport au premier trimestre 2001 et surtout d'une saisonalité défavorable, le premier trimestre devrait être en demi-teinte. En réalité, c'est entre le deuxième et le troisième trimestres qu'interviendra la reprise. Certes, nous attendons un recul des ventes mondiales de semi-conducteurs de 2% sur l'ensemble de l'année mais si l'amélioration économique est au rendez-vous, le second semestre devrait entamer une phase d'accélération assez forte.La demande va d'abord repartir dans la téléphonie mobile avant les produits de grande consommation numérique, les PC et enfin les équipementiers de réseaux dont le redressement est attendu pour 2003.Sur le plan boursier, pensez-vous que la consolidation du secteur observée depuis le début de l'année va se poursuivre à court terme ?Nous estimons que le rebond boursier des derniers mois de 2001 a été quelque peu exagéré, surtout pour les valeurs américaines dont les niveaux de valorisation restent élevés aux cours actuels. Ainsi, Intel se paie environ 7,5 fois ses ventes 2002 contre seulement 4,8 fois pour STMicroelectronics qui conserve un potentiel de hausse non négligeable. A ce titre, une fois que les premiers signes de reprise auront été perçus, dans le courant du deuxième trimestre, il ne faudra pas tarder à réinvestir sur le secteur, notamment sur les valeurs européennes.Propos recueillis par Hélène Mazier.
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