Ron Sommer contraint à quitter Deutsche Telekom

"J'ai demandé au conseil de surveillance de me relever de mes fonctions", a affirmé mardi soir Ron Sommer au cours d'une conférence de presse. Peu après, le groupe a annoncé que Helmut Sihler, ancien responsable du conseil de surveillance de Deutsche Telekom, avait été nommé président du directoire pour six mois. Et Gerd Tenzer, jusqu'ici responsable des technologies et de la production au sein du directoire, a été nommé vice-président de ce directoire, a précisé le président du conseil de surveillance, Hans-Dietrich Winkhaus, au cours d'un point de presse. La chute du PDG de Deutsche Telekom était attendue. L'Etat allemand, actionnaire principal de l'opérateur dont il détient 43%, voulait en effet imposer le départ de Ron Sommer. Celui-ci a fait comprendre qu'il s'estimait victime du climat pré-électoral qui a amené le chancelier à vouloir faire un geste en faveur des trois millions de petits porteurs mécontents de la chute brutale de l'action Deutsche Telekom. Ron Sommer s'est donc battu vainement contre cette décision. Il avait déjà auparavant refusé de démissionner à plusieurs reprises, soutenu par la plupart des membres du directoire. Il s'était par ailleurs senti conforté dans ses fonctions par la publication vendredi, dans les grands quotidiens allemands, d'une lettre de soutien signée de 18.000 de ses employés. Mais même la publication jeudi dernier des bons chiffres provisoires de son groupe pour le deuxième trimestre n'y a rien fait.Jusqu'à la réunion du conseil de surveillance de mardi après-midi, le favori pour remplacer Ron Sommer semblait être Gerd Tenzer. Mais ce nom était loin de faire l'unanimité. Parmi les salariés, les membres du conseil de surveillance et sur les marchés, de nombreuses voix se sont élevées pour estimer que, dépourvu de charisme et de vision, il n'était pas capable de sortir Deutsche Telekom de sa mauvaise passe actuelle. Gerd Tenzer n'en était pas moins le candidat apparemment poussé par Gerhard Shröder, ce dernier ayant échoué à convaincre un grand patron allemand de reprendre la tête du groupe, par peur de se retrouver sur un siège éjectable. De plus, les dix représentants des salariés au conseil de surveillance s'étaient déclarés opposés à une solution externe. Et c'est sans doute pour sortir de l'impasse que le choix d'un PDG intérimaire a été finalement retenu mardi soir, Gerd Tenzer ne recevant qu'un lot de consolation.Le chancelier, à vrai dire, dément être intervenu dans le destin de Ron Sommer. Pourtant, le gouvernement se sent toujours responsable de Deutsche Telekom. Vendues comme un placement sûr pour leur retraite aux Allemands, les actions du géant des télécoms avaient été introduites en Bourse pour 14,57 euros. En 2000, l'action avait atteint la valeur record de 105 euros. Et une troisième tranche avait été mise sur le marché à 66 euros l'action. Actuellement, le titre se traite aux environs de 11 euros.L'annonce du départ de Ron Sommer a en tout cas été acueillie avec enthousiasme à la Bourse de Francfort, le titre bondissant de 9,22% à 11,25 euros.
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