Toujours peu d'introductions en vue à Paris

En novembre dernier, alors que Ginger venait de mettre un terme à une période de quatre mois sans introduction sur les marchés réglementés français, les banquiers annonçaient un retour des introductions pour février-mars, exceptée bien entendu celle un peu particulière du Crédit Agricole (voir ci-contre).Ils ne s'étaient pas trompés puisque deux candidats vont frapper à la porte du Second marché durant le mois de février. Premier prétendant, Xilam Animation, spécialisé dans la création et la production de dessins animés, souhaite mettre sur le marché un million de titres (27% de son capital) à un prix compris entre 13,9 et 16,1 euros. Une opération qui s'élève donc à 15 millions d'euros en retenant un prix en milieu de fourchette et qui devrait déboucher sur une introduction le 7 février.Une semaine plus tard, le 14, ce devrait être au tour d'Archos, un concepteur de périphériques miniatures (lecteurs CD et DVD-Rom, disques durs externes, etc...), de faire son entrée sur le marché. L'opération est d'une taille un peu plus importante puisqu'elle porte sur 23 millions d'euros. La société compte offrir 1,58 million de titres à un prix unitaire de 13,37 à 15,34 euros.Mais, selon les professionnels contactés par latribune.fr, il est encore trop tôt pour parler d'une véritable reprise sur les introductions: les dossiers proposés par Xilam Animation et Archos restent plutôt des cas isolés et de petite taille. La plupart des banquiers estiment en effet que l'indécision actuelle du marché secondaire continue à rendre les investisseurs méfiants vis-à-vis des introductions. "Et on n'attend pas d'amélioration à court terme", précise l'un d'eux. Aussi ne prévoient-ils pas dans leur ensemble de proposer des sociétés au marché dans les prochaines semaines."Le premier trimestre est déjà joué", indique le responsable de la syndication d'une banque française. Des propos qui rejoignent ceux que l'on tient dans un autre établissement où l'on devrait attendre le mois d'avril pour lancer une opération: "elle concernera l'entrée au Second marché d'une société de capitalisation comprise entre 150 et 160 millions d'euros. Le cinquième des titres sera offert au marché."Mais au-delà de cette opération, tous s'accordent à dire que le véritable test sera l'introduction des Autoroutes du sud de la France (ASF) attendue elle-aussi en avril (voir ci-contre). "Si elle se passe bien, cette opération pourrait être un véritable déclencheur", note un expert qui attend, également au deuxième trimestre, une autre introduction médiatique, celle d'Afflelou.Et si ces deux opérations ne permettent pas aux introductions de retrouver la faveur des investisseurs (les marchés pouvant rester perturbés notamment en raison des élections à venir), il faudra alors certainement attendre jusqu'à la rentrée de septembre et l'introduction de la Snecma pour espérer renouer avec le dynamisme en termes d'entrées en Bourse. Un scénario qui, bien que peu réjouissant, cadrerait bien avec les hypothèses concernant le marché. Nombre de stratégistes n'entrevoient en effet pas de hausse significative du CAC 40 avant le second semestre. Or, les introductions dépendant étroitement du marché secondaire, les investisseurs pourraient dans ce cas les bouder jusqu'à l'été prochain.En attendant, les banquiers se recentrent sur d'autres opérations et estiment que cette déprime des introductions laisse la place à des obligations échangeables ou convertibles, plus à même de séduire les investisseurs dans le contexte actuel. Les récentes émissions de Publicis ou encore de Marionnaud l'ont montré...Olivier Decarre
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.