«Le temps joue pour les biotechnologies»

« La Tribune » - Qu'attendez-vous des biotechnologies en 2002 ?Lionel Labourdette - D'ici à 2005, ce sont 40 à 50 milliards de dollars de ventes qui seront sous la menace des médicaments génériques. Les grands laboratoires ont donc aujourd'hui un besoin crucial de relais de croissance. Leurs pipelines de nouvelles molécules étant souvent insuffisants, les laboratoires sont donc amenés à se tourner vers les sociétés de biotechnologie dont la productivité de la recherche est supérieure. Les contrats deviennent impressionnants ; pour preuve, l'accord de BMS avec ImClone l'été dernier pour près d'un milliard de dollars, ou celui de Sanofi avec IDM pour 600 millions d'euros. Cette tendance ne peut que s'accentuer au plus grand profit des sociétés de biotechnologies.Leur trésorerie est-elle suffisante ?Tant qu'un produit n'a pas atteint le marché, les sociétés ne sont jamais tirées d'affaire. De nombreuses sociétés ont profité de l'embellie de 2000 pour lever des fonds qui leur confèrent une bonne visibilité. En France, la situation est plutôt bonne, Nicox et Transgène ont pu assurer leur financement pour deux à trois ans et la rentabilité actuelle de Cerep donne à ce groupe les moyens de sa stratégie. Genset, avec l'accord de principe de la COB sur son augmentation de capital réservée, bénéficiera d'une trésorerie pour dix-huit mois. Les sociétés devraient donc atteindre sans souci des étapes clés dans leur développement pour signer des partenariats.En Bourse, le secteur pourra-t-il retrouver sa cote d'amour ?Les biotechnologies françaises ont des niveaux de valorisation attractifs, ce qui leur laisse un potentiel d'appréciation. La purge a été réalisée en 2001. Nicox est peu valorisée au vu de ses perspectives et Transgène capitalise 85 millions d'euros pour 75 millions de cash, ce qui valorise sa technologie à seulement 10 millions d'euros. La période est plus délicate pour Genset, mais de bonnes nouvelles devraient arriver sur la famoxine (molécule contre l'obésité). Désormais, le temps joue pour les biotechnologies car on approche des débouchés. Il faut cependant garder à l'esprit qu'il s'agit d'investissements à long terme.
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