"Les plates-formes commencent seulement à générer des économies"

La Tribune. - Après une année 2001 où la Bourse a consacré la performance de Peugeot, quel est le constructeur qui raflera la mise en 2002 ? Ludovic Fava. - Tout dépend de l'horizon auquel on se place. Les neuf premiers mois de l'année devraient à nouveau être favorables à Peugeot, dont le titre a été injustement et trop tôt délaissé. En effet, les ventes de ce constructeur seront soutenues par le prochain lancement de la C3 de Citroën et PSA va bénéficier de la montée en puissance régulière de la 307 lancée à la fin du deuxième trimestre 2001. Il continuera donc à surfer sur la dynamique de ces nouveaux modèles et d'une gamme récente. Si l'on regarde plus loin, à l'échéance 2003, le marché sera très attentif au redressement des marges de DaimlerChrysler et de Fiat. De son côté Renault profitera à cet horizon du rajeunissement de sa gamme, mais l'avenir boursier de ce dernier reste dépendant des incertitudes liées à l'augmentation de capital en faveur de Nissan et l'OPV marquant la poursuite de la privatisation du groupe. Mais il me semble qu'il est encore un peu tôt pour procéder à cet arbitrage.La migration vers les services, propre aux constructeurs américains, se vérifie-t-elle en Europe ?L'évolution de la demande en faveur d'une prestation de service qui tend à se développer Outre-Atlantique reste embryonnaire en Europe. Les constructeurs du vieux continent continuent à gagner de l'argent essentiellement en vendant des véhicules neufs et d'occasion, ainsi que des pièces détachées. Leurs performances demeurent liées au marché des immatriculations et à leur capacité à renouveler leur gamme. Cette dynamique s'inscrit en parallèle avec la nécessité d'optimiser les coûts. A cet égard, la rationalisation des composants ("commonalisation") n'a pas fini de produire ses effets. La politique de plates-formes permettant de produire plusieurs véhicules sur une même chaîne de fabrication commence seulement à permettre des économies car c'est à partir du deuxième véhicule dérivé de la même plate-forme que ces économies se font jour. Attendez-vous de nouvelles alliances ?On verra des coopérations ponctuelles sur des aspects techniques (nouvelles motorisations). A l'opposé, des rapprochements capitalistiques ne sont plus envisageables pour les occidentaux qu'avec des constructeurs de pays émergents.Propos recueillis par Christophe Tricaud.
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