Kalisto dépose son bilan

Le développeur bordelais de jeux vidéo Kalisto a décidé de déposer son bilan. La nouvelle a été annoncée dans un communiqué publié vendredi. La société précise qu'elle a fait ce choix à l'issue d'une réunion avec le président du tribunal de commerce de Bordeaux vendredi matin.La raison invoquée par Kalisto est qu'il ne peut mettre à exécution son plan de refinancement auprès du fonds américain Global Emerging Market (GEM), la COB (Commission des opérations de bourse) n'ayant toujours pas avalisé le projet. Du côté de la Commission, on fait valoir que le montage n'est pas directement en cause. En fait, la COB ne s'est pas prononcée sur la demande de Kalisto, considérant, comme elle l'avait déjà indiqué auparavant, que le dossier fourni est incomplet et n'apporte pas encore toutes les garanties quant à la continuité de l'exploitation.Cette recapitalisation avait été rendue nécessaire par la situation financière inquiétante de la société. Les premiers signaux d'alerte ont été donnés au printemps dernier. Alors que la société avait, en octobre 2000, relevé son objectif de chiffre d'affaires de 22 à 26 millions d'euros, elle avait en mars 2001 créé la (mauvaise) surprise en affichant des ventes presque dix fois moins élevées, de 2,86 millions d'euros. Conséquence directe, l'exercice s'était soldé par une perte nette de 25 millions d'euros.Et par la suite, la situation était restée tendue, la perte nette ayant atteint 8,19 millions d'euros au premier semestre 2001 pour un chiffre d'affaires de 8,78 millions d'euros. La situation financière en avait logiquement fait les frais. Négatifs de 8,4 millions d'euros à la fin de l'année 2000, les fonds propres avaient continué de reculer pour s'établir à -18,5 millions d'euros à la fin du premier semestre 2001.Face à cette descente aux enfers, le groupe avait, dès le printemps dernier, envisagé des mesures de refinancement. C'est ainsi que la société a annoncé le 13 juin 2001 qu'elle était parvenue à un accord avec GEM sur un programme de lignes de crédit actions pour un montant de 15 millions d'euros, donnant au fonds américain la possibilité de participer à des augmentations de capital réservées successives.La restructuration ne s'arrêtait pas là et en novembre, Kalisto avait fait le point sur l'avancée des négociations. Outre l'accord avec GEM, il était également parvenu à faire accepter par ses banques la transformation des trois quarts de leurs créances (14,4 millions d'euros) en capital et en obligations convertibles. Par ailleurs, ses actionnaires lui avaient accordé une avance en compte courant de 2,3 millions d'euros, lui permettant de reconstituer sa trésorerie (négative de 380.000 euros en juin 2001) et remboursable à l'entrée de GEM au capital.Réunie jeudi, une assemblée générale de Kalisto a approuvé le plan de refinancement, mais l'ensemble de ce montage est bien entendu inopérant sans l'acceptation par la COB des lignes de crédit actions (un type d'opération inédit en France à son annonce et que Genset a depuis mené à bien). En Bourse, l'action Kalisto avait été suspendue mardi dernier, à la demande de la société, sur un dernier cours de 1,04 euro, dans l'attente de la décision de la COB. Elle avait brutalement chuté il y a un an lors de l'annonce du chiffre d'affaires 2000, passant d'environ 15 euros à un cours voisin de 1 euro. Depuis ce plongeon, elle a été plusieurs fois suspendue (notamment du 10 juillet au 20 novembre) et a évolué entre forte hausse et forte baisse au fur et à mesure de l'actualité entourant le titre. Mais ces derniers temps, les opérateurs semblaient de plus en plus inquiets quant aux chances du groupe de redresser la barre.latribune.f
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