Sanofi chute sur une dégradation d'analyste

Si les fortes amplitudes de cours ne sont pas rares dans le compartiment des TMT, elles sont en revanche beaucoup moins fréquentes du côté des défensives. Pourtant, depuis jeudi, c'est bien un titre défensif qui affiche l'une des plus fortes corrections du SRD.L'action Sanofi-Synthélabo a chuté en effet de 7,77% sur la séance de jeudi pour finir à 71,80 euros dans des volumes d'échanges très soutenus de près de 11 millions de pièces, soit 3,4% du flottant de la société et pratiquement 1,5% de son capital. Vendredi matin, le titre cède à nouveau du terrain et recule de 1,88% à 70,45 euros après moins d'une heure de cotation.Selon Reuters, Schroder Salomon Smith Barney (SSSB) a abaissé sa recommandation sur le titre, de "surperformance risque élevé" à "neutre risque élevé". L'intermédiaire justifie sa décision par la concurrence accrue qui règne autour des produits phare du groupe dont le Plavix qui représente 33% de son résultat opérationnel. L'américain Apotex a déposé une demande de générique pour le Plavix et "la demande d'Apotex risque d'ouvrir la voie à la concurrence des génériques à la fin 2004", note SSSB pour qui la prime de 40% avec laquelle se traite Sanofi est largement due au succès du Plavix.Le groupe a rapidement réagi jeudi en déclarant, dans un communiqué, que son brevet est encore valable jusqu'en 2011 aux Etats-Unis et en 2013 en Europe, mais cela n'a pas permis au titre de se reprendre. Un peu plus tôt, Aurel-Leven avait déjà précisé qu'un brevet arrivera bien à échéance fin 2003, mais qu'il ne concerne que des dérivés chimiques du Plavix.Récemment, les analystes ont été nombreux à se montrer prudents sur le secteur. Après Dresdner Kleinwort Wasserstein (DKW), à la mi-janvier, JP Morgan avait à son tour fait part de ses inquiétudes sur la pharmacie, en raison des contraintes réglementaires aux Etats-Unis et de la menace qu'incarnent les produits génériques.Et ce sont surtout les valeurs européennes qui ont été montrées du doigt. Après 16% en 2001, JP Morgan estime que leur croissance ne devrait être que de 11% cette année. DKW mettait, quant à lui, en avant les valorisations plus élevées en Europe qu'aux Etats-Unis. De la même façon Merril Lynch conseillait l'arbitrage en faveur des sociétés américaines, mais en faisant tout de même le tri au sein des valeurs du Vieux continent.Et jusqu'ici tout cela avait plutôt profité à Sanofi-Synthélabo qui restait la valeur préférée des analystes européens, justement en raison des perspectives d'activité du Plavix.Il y a quelques jours, Sanofi était même parvenu à traverser une légère crise boursière due à des craintes sur l'Arixtra (contre les thromboses veineuses profondes). Le titre avait en effet plié sous des doutes concernant sa supériorité par rapport au Lovenox d'Aventis. Mais Merril Lynch avait rassuré les investisseurs en précisant: "quand l'Arixtra est prescrit au moment optimum (...) le niveau de risque de formation de thromboses est significativement inférieur comparé à celui du Lovenox prescrit à un moment fixé par le fabricant". De quoi rester confiant sur l'avenir. Cela "dote Sanofi d'un avantage commercial et soutient nos prévisions de ventes", ajoutait Merrill Lynch. Mais si le broker américain restait optimiste ces derniers jours, la recommandation de SSSB montre que le vent est apparemment en train de tourner chez d'autres analystes... latribune.f
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