Coup de froid sur les dépenses des Français

Triste mois de mai pour la consommation en France. Les dépenses des Français en produits manufacturés se sont effondrées de 1,6%.Ce sont notamment les achats de voitures (-3,7%) et de vêtements (-4,1%) qui ont été les plus affectés par cette soudaine frilosité. Si l'Insee, qui publie ces chiffres, ne donne aucune explication à cette brutale chute des dépenses, on peut néanmoins avancer plusieurs hypothèses. La première est évidemment relative à la dégradation continue du marché du travail. En avril, le taux de chômage en France était de 9,3%. Cette situation sape la confiance de ménages, qui pour l'instant ne voient pas de rebond s'amorcer en dépit des discours rassurants du gouvernement sur une reprise qui interviendrait au second semestre.Par ailleurs, le mois de mai a été particulièrement agité sur le front social. Le débat sur les retraites, les jours de grève à répétition sont autant de facteurs qui ont pesé sur le moral des Français et les ont incité à modérer leurs dépenses. Enfin, dans la perspective des soldes - qui débutent aujourd'hui (lire ci-contre) -, les ménages ont peut-être reporté certaines de leurs dépenses, notamment dans le textile. Toujours est-il que ces mauvais chiffres de mai ramènent le rythme annuel de progression de la consommation à 1% dans l'Hexagone. Rien de bien réjouissant. Au vu des statistiques de mai et d'avril, Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, attend "au mieux une stagnation de la consommation entre le premier et le deuxième trimestre". De quoi alimenter les craintes de nombre d'observateurs sur les perspectives de croissance de la France pour l'ensemble de 2003. Vendredi, l'Insee a d'ailleurs estimé que la hausse du produit intérieur brut serait limité à 0,8% cette année. Quant au gouvernement, s'il n'a pas encore officiellement révisé sa projection de 1,3%, cela ne saurait tarder. Hier, selon des propos rapportés par le député socialiste Didier Migaud, le ministre de l'Economie aurait affirmé que la croissance cette année serait plutôt de 1%.Pour cela, il faudrait que les entreprises prennent le relais des consommateurs. La politique monétaire plus accommodante de la Banque centrale européenne pourrait à ce titre apporter un ballon d'oxygène salutaire. Il faudra aussi espérer que les conditions de change ne se détériorent pas trop, ce qui nuirait évidemment à la compétitivité des entreprises européennes, et notamment françaises.
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