Nouvelle journée de perturbations dans les transports

Après un week-end de la Pentecôte mouvementé pour les voyageurs, une nouvelle journée de mobilisation a perturbé ce mardi la reprise du travail. Le jour même du début de la discussion parlementaire sur le dossier des retraites, les syndicats entendaient maintenir la pression sur le gouvernement, et ce avec un certain succès. A la SNCF, la direction a assuré tenir les prévisions annoncées, à savoir un train sur trois en moyenne pour les TGV, Corail et TER. Cependant, certaines régions ont été particulièrement affectées: c'est le cas autour de Marseille où moins d'un TER sur quatre circulait. Dans la banlieue parisienne, entre un tiers et un quart du trafic normal a été assuré (sauf sur les réseaux de Montparnasse et de la Gare de l'Est où le trafic était de deux trains sur trois). Globalement, la grève était suivie par 28,2% des personnels à la mi-journée, contre 41,1% le 3 juin et 62,4% le 13 mai dernier, a annoncé la direction de la SNCF. Le taux de grévistes a donc baissé par rapport au 3 juin, début de la grève, mais a augmenté par rapport à la fin de la semaine dernière (19,6% jeudi 5 juin). Le préavis de grève déposé par les fédérations de cheminots CGT, CFDT et FO porte sur un mouvement "reconductible par période de 24 heures" à partir de ce mardi 10 juin. L'Unsa a déposé un préavis séparé de seulement 24 heures. Sud-Rail, enfin, a de son côté reconduit son mot d'ordre de grève depuis le 3 juin dernier et appelé lundi à la grève générale à la SNCF, souhaitant que le mouvement connaisse "un nouvel essor". Dans les transports urbains, la situation était également difficile. Ainsi, à Paris, la RATP a été contrainte de réviser à la baisse ses prévisions. Selon la direction de la Régie, 62% du trafic était assuré sur le métro parisien et 32% sur les lignes de bus. En province, c'était aussi la "galère" pour les usagers. A Marseille, aucun tramway ne circulait mardi matin tandis que seuls un métro sur 5 et 5% des bus étaient assurés. A Lyon et Bordeaux, environ un tiers des bus seulement circulaient et le trafic était nul à Clermont-Ferrand. Comme la semaine dernière, ce mouvement de grève s'accompagne d'occupations de sites qui, dans les transports, provoquent des blocages importants. A Paris, la direction de la RATP signalait mardi matin huit dépôts de bus bloqués. A Dijon, aucun bus ne circulait en raison d'un piquet de grève au dépôt de Chenôve. Enfin, une vingtaine de cheminots a occupé les voies en gare du Nord à Paris vers 7h, provoquant là encore le blocage du trafic.Dans les airs, le trafic semblait normal au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. En revanche, on observait à Orly des retards pouvant aller jusqu'à 1 heure 30 et des dizaines de vols ont été annulés. Outre les transports, l'autre point chaud de la journée était l'Education nationale, où les syndicats avaient également appelé à la cessation du travail. Selon les chiffres publiés mardi à mi-journée par le ministère de l'Education, la participation des enseignants au mouvement de grève serait en net repli par rapport aux journées d'action précédentes. Le taux de grévistes serait en effet de 31,54% dans les écoles, 34,06% dans les collèges, 16,55% dans les lycées professionnels, 19,04% dans les lycées et 17,06% chez les non-enseignants. Mardi dernier, les taux annoncés par le ministère étaient de 47,80% dans les écoles, 43,88% dans les collèges, 25,75% dans les lycées professionnels, 35,70% dans les lycées et 22,30% chez les non-enseignants. Du côté des syndicats, en revanche, on réfutait toute idée de baisse de la mobilisation et l'on affirmait que la grève était suivie à 60% en moyenne dans les écoles et à 50% dans les lycées et collèges. C'est en fin d'après-midi que le gouvernement devait présenter des propositions pour désamorcer la crise. De la réaction des syndicats à ces propositions dépendra évidemment le bon déroulement des premières épreuves du baccalauréat jeudi. Mais, d'ores et déjà, François Fillon a déclaré mardi matin au micro de RTL que "le dossier des retraites n'était pas négociable avec les enseignants". "C'est une réforme globale pour l'ensemble des Français et les enseignants sont des citoyens français comme les autres", a précisé le ministre des Affaires sociales. Le retrait du projet de loi sur les retraites était une exigence des syndicats de l'Education nationale. Le gouvernement semble par ailleurs jouer la carte de la fermeté sur ce dossier puisque le ministre de la Fonction publique Jean-Paul Delevoye a indiqué sur LCI que le "bac ne se négocie pas". "On ne peut pas mettre au coeur d'une discussion un enjeu majeur pour les enfants", a-t-il ajouté.
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