Grèves et occupations de sites se poursuivent

La mobilisation sociale se poursuit, et la situation ne s'est pas améliorée vendredi dans les transports en commun. En région parisienne, l'ensemble des lignes gérées par la SNCF ont été perturbées à des degrés divers. Différentes lignes du réseau Nord ont été complètement interrompues, de nombreuses lignes de trains de banlieue ne comptant qu'un ou deux trains sur trois. Le RER B a été particulièrement touché avec un train sur quatre seulement. Dans le métro parisien, en fin d'après-midi, le trafic n'était normal que sur un tiers des lignes environ.En ce qui concerne les grandes lignes de la SNCF, le trafic a été normal pendant la journée pour la plupart des TGV au départ de Paris. Sur le réseau Corail et sur les TGV Province-Province, le trafic était assuré aux deux tiers. Vendredi matin, le président de la SNCF Louis Gallois a tenu à rassurer les voyageurs avant le long week-end de la Pentecôte. "Les voyageurs peuvent compter sur la SNCF. Sur les grandes lignes, tous les voyages seront assurés", a-t-il promis au micro d'Europe 1. Mais les éléments les plus déterminés parmi les grévistes ont semble-t-il décidé d'essayer de le faire mentir: en milieu d'après-midi, des groupes d'agents ont occupé des postes d'aiguillages en gare de Paris-Lyon et procédé à des coupures de courant avec "comme objectif de bloquer le départ des trains TGV", a annoncé la direction de la SNCF. Des opérations similaires sont également intervenues sur le réseau de la gare de l'Est.La journée a ainsi été marquée par de nombreuses actions de blocage et d'occupation. Dans la matinée, une douzaine de dépôts de bus de la RATP ont été occupés, notamment par des enseignants, avant d'être progressivement dégagés. Ce type d'actions ne s'est pas limité à la région parisienne. A Marseille, 330 enseignants, des cheminots et des employés d'Asco Métal ont bloqué l'accès au site pétrochimique de Fos-sur-Mer. Par ailleurs, un peu partout en France, des opérations de blocages des routes ont eu lieu.Cette montée des opérations violentes ou illégales, qui témoigne d'un certain pourrissement du conflit, a suscité une réaction des centrales syndicales. Inquiètes de l'impopularité qui pourrait en résulter pour le mouvement dans son ensemble, la CGT, FO, l'UNSA et la FSU ont officiellement réprouvé l'usage de la violence. Ces organisations "réprouvent les formes violentes d'actions étrangères à la démarche syndicale", ont-elles affirmé conjointement.Sur le terrain politique, la porte-parole de Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller, a indiqué sur LCI que "le gouvernement allait avoir de mauvaises surprises mardi". Le 10 juin est la date fixée pour le début de l'examen au Parlement du projet de loi sur les retraites. C'est aussi un nouveau jour de mobilisation. Selon la leader trotskiste, "la grève sera suivie et le gouvernement reculera si la mobilisation continue". La mobilisation des enseignants sera certainement très forte, la journée de mardi étant également celle où le gouvernement doit "annoncer de premières réponses concrètes d'étape sur la décentralisation et un calendrier de travail à plus long terme sur l'avenir de l'école", comme l'a indiqué vendredi après-midi le ministre de l'Education Luc Ferry. Les transports seront également sans doute très perturbés mardi. Neuf syndicats d'Air France ont d'ailleurs appelé à la grève pour cette journée du 10 juin.
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