Le taux du livret A tombe à 2,25%

Largement éventée durant le week-end (lire ci-contre), la décision du gouvernement de ramener le taux du livret A de 3% à 2,25% a été annoncée officiellement cet après-midi par le ministre de l'Economie, Francis Mer. Placement préféré des français avec 46 millions de porteurs pour un encours au 31 mars 2003 de 112,36 milliards d'euros, le livret A est distribué par le réseau de La Poste et par celui des Caisses d'Epargne. A l'exception du Livret d'épargne populaire (LEP) dont le taux va rester inchangé à 4,25%, les autres produits d'épargne réglementée (Livret bleu, Codevi, livret jeune, Compte épargne logement, plan d'épargne logement) vont subir également une baisse de 0,75 point de voir leur taux de rémunération.Revenant sur l'exemption dont bénéficie le LEP, le Premier ministre a souligné qu'avec ces décisions "les Français les plus fragiles voient leur épargne protégée". Il ne s'agit en fait que d'un sursis puisqu'à compter du 1er août 2004 le niveau de rémunération du LEP sera calculé en fonction du Livret A plus 1%, a précisé pour sa part Francis Mer. Avant même l'annonce officielle de la réduction du taux du Livret A, les réactions se sont multipliées. A droite, même si certains à l'instar de Jean Arthuis, ancien ministre de l'Economie, jugent la baisse "tardive", les personnalités politiques considèrent comme Jacques Barrot, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, que cette décision est "raisonnable". Sans surprise à gauche, le ton est très différent. Pour le premier secrétaire du PS François Hollande, "l'épargne d'en bas va être amputée, alors que l'épargne d'en haut va profiter de nouveaux avantages". Afin de désamorcer ces polémiques récurrentes, le gouvernement présente un nouveau dispositif automatique de fixation des taux de rémunération de l'épargne défiscalisée. Ce système prendra effet le 1er août 2004. Cette nouvelle règle d'indexation, qui aura l'avantage de ne plus faire reposer sur le gouvernement la responsabilité de fixer les taux, résulte d'une formule mathématique prenant en compte le niveaux des taux d'intérêt et de l'inflation. Résumant la philosophie de cette réforme, le ministre de l'Economie a souligné qu'il s'agissait "d'être certain que dans tous les cas de figure, l'argent sera rémunéré positivement par rapport à l'inflation". Les modalités précises de fonctionnement du dispositif seront arrêtées jeudi lors d'une réunion du comité consultatif des taux réglementés, a précisé Francis Mer. Bien qu'automatique, le système qui sera mis en place pourra néanmoins souffrir quelques aménagements comme l'a expliqué le locataire de Bercy. "Lors de circonstances jugées exceptionnelles, et si cela se traduisait fortuitement par un résultat qui n'est pas celui que nous voulons, la Banque de France (BdF) aura la possibilité d'intervenir en ne respectant pas la règle automatique", a-t-il indiqué.
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