Raffarin livre sa feuille de route pour la rentrée

Avant de s'envoler pour une visite officielle de deux jours au Maroc, le Premier ministre, qui a précisé qu'aucun remaniement ministériel n'était à son programme, a fait le point sur l'action de son gouvernement au cours des 14 derniers mois. Il a ensuite présenté les dossiers qui seront traités prioritairement à partir de l'automne. Jean-Pierre Raffarin est bien évidemment revenu sur la réforme des retraites. L'adoption solennelle du projet de loi par le Parlement a eu lieu jeudi après-midi et, pour le locataire de Matignon, ce texte ne marque pas "la victoire des uns contre les autres" et souhaité qu'il n'y ait pas de "cicatrice" après la contestation à laquelle elle a donné lieu. Se fendant d'un hommage en direction des organisations syndicales signataires de cette réforme, notamment la CFDT et son secrétaire général François Chérèque, le Premier ministre a reconnu que "l'ensemble de la démarche (du gouvernement, ndlr) n'est pas irréprochable" mais a affirmé que "nous tiendrons compte de nos erreurs". Ce mea culpa effectué, Jean-Pierre Raffarin a notamment fait référence aux enseignants, en pointe dans la contestation sur la réforme des retraites. Le gouvernement "attentif aux difficultés de ce secteur", qui constitue "une priorité nationale". Il a précisé qu'il veillerait à ce que les budgets de l'éducation, de la recherche et de la culture soient en hausse en 2004. Ce dernier point peut être compris comme un gage de bonne volonté à destination des intermittents du spectacle, toujours opposés à l'agrément par le gouvernement du texte réformant leurs modalités d'indemnisation du chômage. Ces déclarations interviennent alors même que les derniers arbitrages pour le budget 2004 ne sont pas arrêtés. Le Premier ministre a d'ailleurs admis que la préparation du budget 2004 était source de grandes "difficultés". A côté de l'école, Jean-Pierre Raffarin a cité deux autres priorités pour la rentrée: la cohésion sociale et la santé. Il a indiqué qu'il allait proposer à l'automne un "agenda 2006 pour une France d'ouverture, un programme d'initiative et d'action à trois ans", en citant trois priorités : cohésion nationale, santé, école. Le chef du gouvernement a ajouté qu'il allait préparer ce programme "tout cet été avec une quarantaine de réunions de proximité, à l'écoute des Françaises et des Français sur leurs attentes, leurs espoirs, leurs difficultés".En plus des priorités évoquées précédemment, Jean-Pierre Raffarin a précisé le calendrier de deux autres chantiers importants. Tout d'abord concernant EDF, le Premier ministre a souhaité que "la discussion sociale et le débat" sur le changement de statut de l'électricien soit engagé "à la fin de l'année". "Nous avons voulu attendre que la situation sociale dans l'entreprise soit stabilisée", a-t-il expliqué, évoquant un congrès syndical prévu en octobre et des élections en novembre. Ensuite, pour ce qui est des négocations entre les partenaires sociaux sur la formation professionnelle, il a souhaité que ces dernières soient conclues avant "la fin du mois de septembre", faute de quoi le gouvernement prendra "ses responsabilités par la voie législative". Mais la réussite des réformes annoncées, notamment celle cruciale de la santé, repose sur au moins deux facteurs. Le premier est une restauration du dialogue social et le second une reprise économique favorable au marché du travail. Politiquement la question de l'emploi sera évidemment décisive et Jean-Pierre Raffarin ne l'ignore pas. Le Premier ministre promet donc qu'il prendrait "dès la rentrée" des initiatives pour l'emploi, qui reste la "priorité du gouvernement" en précisant que "des indicateurs nous laissent penser qu'à la fin de cette année au début de l'année prochaine nous retrouverons un rythme de croissance bon pour l'emploi, que nous devons anticiper par une action dynamique pour l'emploi". Jean-Pierre Raffarin, qui s'est également déclaré "choqué" par l'annonce d'un plan social chez le cigarettier franco-espagnol Altadis (lire ci-contre), a souhaité que "l'on puisse trouver des solutions pour l'emploi dans la région Nord-Pas-de-Calais. Le gouvernement est mobilisé avec une procédure que nous avons développée avec Metaleurop et qui peut s'appliquer sur plusieurs territoires, qui est le contrat de site", a-t-il poursuivi. Outre la dénonciation de ce plan, le Premier ministre a aussi attaqué le monde de l'entreprise sigmatisant certaines dérives en matière salariale. Pour Jean-Pierre Raffarin certains patrons français ont fait montre en matière de salaire de "comportements déraisonnables", qui nuisent à "la cohésion nationale".
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