Raffarin appelle de ses voeux une réforme structurelle de la Sécu

Le grand chantier de la réforme de l'assurance-maladie est engagé. Le Premier ministre a procédé au premier acte de ce processus qui devrait s'achever l'été prochain. Lundi après-midi, lors de l'installation du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie, Jean-Pierre Raffarin a demandé à ce dernier de dresser "d'ici la fin de l'année l'état des lieux qui favorisera une démarche collective" sur la Sécurité sociale. Après le chef de l'Etat qui, la semaine dernière, en avait appelé à "la responsabilité de tous" sur la Sécu (lire ci-contre), c'est au tour du locataire de Matignon de porter le fer dans ce dossier pour le moins complexe et aux enjeux financiers énormes. Estimant le moment venu pour le gouvernement "d'engager une étape nouvelle et décisive de son action pour assurer l'avenir de notre protection sociale", Jean-Pierre Raffarin juge qu'une triple "menace" pèse sur l'assurance maladie, à savoir "le déficit", le "profond malaise du monde de la santé" et la "déresponsabilisation". Il y a donc "urgence à agir".Conscient que la tâche sera "difficile", le Premier ministre se déclare néanmoins convaincu que "nous sommes collectivement capables de cette grande démarche de vérité, d'analyse, de dialogue, de changement qu'appelle aujourd'hui la situation de notre système de santé et d'assurance maladie". Il appelle de ses voeux une "réforme structurelle" de la Sécu, soulignant qu'il ne souhaite pas un "plan qui se contenterait de limiter les prestations ou d'augmenter les cotisations pour rééquilibrer provisoirement les comptes en attendant le retour de la croissance". Le Premier ministre n'ignore pas non plus que la réforme de la Sécu est un dossier politiquement et socialement sensible. Marchant sur des oeufs, il a évoqué la nécessité d"ouvrir" le débat sur le "juste équilibre" entre "ce qui doit relever du pacte républicain de la solidarité collective" et ce qui tient de la "responsabilité personnelle". Jean-Pierre Raffarin s'est empressé d'ajouter qu'il ne faisait que "poser la question", laissant tout de même entrevoir la possibilité d'un partage entre la Sécurité sociale et les assurances privées pour la couverture de l'assurance maladie. Une idée défendue depuis quelque temps par l'ancien ministres des Affaires sociales, le centriste Jacques Barrot. Jean-Pierre Raffarin ajoute qu'il "n'a pas fait le choix de privilégier d'abord l'augmentation des prélèvements obligatoires" comme la CSG, même s'il "entend bien" les "messages" en ce sens adressés au gouvernement pour rétablir les comptes sociaux. Par ailleurs, afin de calmer les inquiétudes de ceux qu'une réforme de la Sécu préoccupe car ils y voient le risque de ne plus pouvoir se soigner faute de moyens, le Premier ministre a annoncé la création d'une aide spécifique afin de "généraliser la couverture complémentaire santé", soulignant que "tous les Français qui le veulent doivent pouvoir accéder à un régime d'assurance maladie complémentaire".Le gouvernement est confronté à une situation financière très dégradée puisque le déficit de la Sécu pour 2003 est attendu à environ 11 milliards d'euros. Mais déjà certaines mesures devant aller dans le sens d'une plus grande responsabilisation des patients ont été prises. Ainsi à partir d'aujourd'hui, un premier groupe de 70 médicaments sera remboursé sur la base du TFR (tarif forfaitaire de responsabilité). Autrement dit, les malades qui achèteraient des médicaments de marque seront remboursés par la Sécurité sociale au tarif du générique correspondant (lire ci-contre).
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