La France fait la sourde oreille aux exigences de Bruxelles

Au moment où l'Assemblée nationale adopte le volet recettes du projet de loi de finances 2004 (lire c-contre), Bercy adresse une fin de non recevoir aux dernières recommandations de Bruxelles. Si la Comission européenne, consciente de la dégradation de la conjoncture, a accordé une année supplémentaire à la France pour ramener son déficit public sous la barre de 3% du PIB - soit en 2005 - elle a aussi demandé que Paris réduise son déficit structurel de manière plus importante que prévu dans le PLF 2004 (lire ci-contre).Bruxelles souhaite une réduction d'un point de produit intérieur brut au lieu de 0,6 point annoncé par le gouvernement. Pour Bercy, il n'est pourtant pas question d'aller plus loin. Le ministère de l'Economie considère que "la France ne peut pas remettre en cause l'équilibre global de son projet de loi de finances en décidant 6 milliards d'euros de mesures nouvelles" supplémentaires l'an prochain (l'équivalent de 0,4 point de PIB) car "de telles mesures seraient déstabilisantes". "En revanche, la France continuera à conduire les réformes favorables à l'assainissement des finances publiques et à la maîtrise des dépenses de fonctionnement". Il s'agit là d'une référence implicite aux réformes en cours ou à venir concernant les retraites, l'assurance-maladie, la réforme de l'Etat. "Dans cet esprit, conclut Bercy, "nous poursuivrons le dialogue avec nos partenaires et avec la Commission".Dans ces conditions, le ministère maintient les objectifs du gouvernement, à savoir un déficit public atteignant 4% du PIB cette année et qui devrait être réduit à 3,6% l'an prochain.
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