Des milliers de buralistes ont défilé à Paris

A l'appel de la confédération des débitants de tabac, des milliers de personnes ont défilé à Paris cet après-midi. La manifestation aurait réuni, selon les estimations, entre 13.000 (chiffre de la police) et 20.000 personnes (évaluation des organisateurs). Ce dernier chiffre est supérieur aux attentes de la confédération, qui avait annoncé espérer 15.000 débitants, venus de toute la France. Selon les organisateurs, des salariés d'entreprises de la filière tabac ainsi que des clients se sont joints au cortège. Cette manifestation avait pour but de protester contre la hausse de la fiscalité du tabac prévue pour janvier prochain. Les buralistes - ils sont 34.000 en France - s'insurgent contre la brutalité et la rapidité des augmentations décidées par le gouvernement (lire ci-contre). Le prix des cigarettes a grimpé en janvier dernier de 8 à 16%, puis de 18 à 20% en octobre et les pouvoirs publics envisagent une hausse de même ampleur en janvier prochain. Hier soir, le Premier ministre a confirmé que son gouvernement engagerait bien le 1er janvier prochain cette nouvelle augmentation du prix des cigarettes, mais en précisant qu'en contrepartie il proposait un plan de soutien aux buralistes. Cette déclaration est considérée comme une "provocation" par la confédération des débitants de tabac. Son président, René Le Pape, estime que les buralistes veulent vivre de leur métier et ont "besoin d'un signe fort du gouvernement". Et d'ajouter que les débitants de tabac sont "prêts à accompagner la politique de santé" mais ils veulent "un étalement dans le temps". A l'issue de la manifestation, René Le Pape a clairement annoncé la couleur: "si la hausse du tabac prévue en janvier prochain n'est pas annulée, nous prendrons les graves décisions nécessaires pour aller plus loin dans notre action", a-t-il averti. "Tout repose sur la hausse programmée pour janvier. Ce sera le test pour le gouvernement et le Parlement", a-t-il poursuivi. En filigrane de ce discours figure la menace très claire des débitants de tabac de se souvenir de ce conflit au moment de se rendre dans les bureaux de vote lors des prochaines échéances. Lors du défilé, certains slogans étaient d'ailleurs dépourvus de toute ambiguïté: on pouvait ainsi entendre "Avril 2004 pas une voix pour l'UMP" ou "Elections on s'en souviendra".
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