Vertigineuse dégradation du déficit budgétaire

Des chiffres à couper le souffle. En juillet, la situation budgétaire de l'Etat s'est dégradée d'une manière vertigineuse. Le déficit a atteint 53,05 milliards d'euros, se creusant de près de 16 milliards par rapport à la même période de 2002. Cette brutale accélération du dérapage des finances publiques conduit Bercy à annoncer une annulation de crédits "d'un montant comparable" à l'annulation de 1,4 milliard d'euros opérée au mois de mars dernier.Dans un communiqué, le ministère de l'Economie souligne que l'explosion du déficit de l'Etat, + 42,7% sur un an, "s'explique pour près des deux tiers par de moindres recettes d'un an sur l'autre, et, pour le solde, par une accélération temporaire des dépenses". Sur les sept premiers mois de 2003, les dépenses du budget général atteignaient 167,3 milliards d'euros, en hausse de 3,5% alors que les recettes se sont repliées de 6,8% à 128 milliards d'euros.Ces mauvais chiffres ne vont bien évidemment pas arranger les affaires de Paris aux yeux de Bruxelles. La France devrait afficher cette année un déficit public de 4% du PIB, bien supérieur à la limite de 3% fixée par le Pacte de Stabilité. Dans ce contexte, le gouvernement a donc décidé donner des gages de bonne foi à la Commission européenne et à ses partenaires européens en décidant, conformément à son engagement de maîtrise de la dépense, d'annuler des crédits. Le montant, s'il n'est pas exactement précisé, tournerait autour de 1,4 milliard d'euros, comme lors de la précédente mesure de ce type intervenue à la fin du premier trimestre. En début d'année, le gouvernement avait gelé 3,97 milliards d'euros de crédits. Le 6 mars, Bercy avait annoncé une première annulation de 1,4 milliard d'euros sur cette enveloppe, et a laissé entendre depuis que d'autres annulations pourraient avoir lieu dans l'année selon les nécessités. C'est désormais chose faite, et l'enveloppe des crédits gelés se réduit, limitant pour l'avenir les possibilité de recours du gouvernement.
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